Le Mali compte à ce jour dix (10) mines d’or industrielles en activité. Il s’agit des mines de Syama (Somisy-Sa) de Morila (Morila-SA), de Kalana (Somika-SA), de Yatela (Yatela-SA), de Kodiéran (Wassoul’Or-SA), de Loulo (Somilo-SA) de Gounkota (Gounkoto-SA), Séguela (Semico.sa-Séguéla mining Company) qui a résulté de la fusion entre Séguéla Mining company et Tabakoto et enfin de B2Gold.
L’activité des compagnies minières se fait souvent dans des conditions brutales, sans aucune considération pour les activités économiques, la culture locale, la santé et la sécurité des riverains, ni pour l’environnement. Elles ne produisent pas d’infrastructures publiques supplémentaires, raison souvent invoquée par le ministère des Mines pour leur accorder des permis, mais construisent leurs propres pistes d’atterrissage.
Elles ne sont pas soumises à l’impôt lorsqu’elles exercent des activités de prospection, alors même qu’elles occupent l’espace, le privatisent, utilisent – et polluent – les ressources locales (eau, air, sol). Lorsqu’elles exploitent des ressources, elles ne paient des impôts que sur la base des quantités qu’elles déclarent extraire, mais il n’y a aucun contrôle.
Lorsqu’une compagnie minière débarque dans une zone minière (à Sikasso comme à Kayes), les élus de la commune ne sont même pas tenus au courant. Les titres miniers d’exploration et/ou d’exploitation sont (normalement) accordés aux compagnies par le gouvernement malien pour des durées variables avec conditions de renouvellement. En ce qui concerne les autorisations d’exploration par exemple, elles sont d’une durée de 3 ans, renouvelables 2 fois, avec une diminution de moitié de la superficie explorable à chaque demande de renouvellement. Les attributions se font souvent dans des conditions entachées de corruption et il est peu probable que les conditions des titres accordés soient respectées ; du moins personne ne les contrôle. Les sociétés minières sont de fait toutes-puissantes et profitent de la faiblesse et des dysfonctionnements de l’État malien. Dans les années 1990, la réforme du Code minier –sous l’impulsion de la Banque mondiale– a dépossédé l’État des instruments juridiques qui lui permettaient de maîtriser les activités minières sur son territoire.
Par ailleurs, dans le cadre du processus de décentralisation, des compétences ont été transférées de l’État et ses antennes administratives locales vers les collectivités locales. Mais en réalité, l’État a transféré les problèmes et a gardé les ressources. Au final, les collectivités n’ont pas les moyens de mettre en œuvre leurs politiques et les administrations locales se sentent dépossédées de leurs prérogatives. Cela entraîne jeux de pouvoir, problèmes de communication entre institutions et éparpillement des moyens financiers. Les différentes institutions ne sont pas coordonnées et sont très facilement corruptibles face à des compagnies aux moyens financiers immenses. Pour obtenir des autorisations, les entreprises utilisent en toute opacité leurs fonds dédiés au développement local dans le cadre de leurs politiques de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), de véritables « caisses noires » pour corrompre selon. Elles créent des conflits, brèches dans lesquelles elles se glissent pour exploiter les ressources sans contraintes. Les autorités traditionnelles et même de simples habitants reçoivent également de l’argent en échange de leur silence vis-à-vis des autorités locales.
L’institution Nelson Mandela, une Organisation non-gouvernementale, envisage de mettre en place une de ses filiales au Mali à travers l’Ecole africaine des mines, une école d’envergure internationale dont la mission sera de former une masse critique de scientifiques et d’ingénieurs dont le Mali et l’Afrique auront besoin pour accélérer le développement du secteur minier. Dans le cadre de la réalisation de cette école le gouvernement du Mali n’arrive pas à trouver un site devant abriter la dite école.