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L’habitude est une seconde nature : où est donc passé Ami Kane ?
Publié le vendredi 11 septembre 2020  |  Le Combat
Réunion
© aBamako.com par A S
Réunion du Gouverneur de Bamako, Amy Kane sur les incidents suite aux dégerpissements
Le Gouverneur de Bamako, Amy Kane a tenu une réunion sur les incidents suite aux déguerpissements.
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Après l’arrêt des travaux de déguerpissement des trottoirs, qui était conduites par la Gouverneur Mme Sacko Aminata Kane autrement appelé Ami Kane, en 2016, les marchands de Bamako ont repris leurs anciennes habitudes. Les trottoirs des goudrons sont bombés de marchants rendant le passage difficile aux usagers.

Une enquête sur les goudrons du marché du « sougouni-koura », dans la commune II du district de Bamako, nous a permis de voir à quel point souffrent les conducteurs ainsi que les piétons de cet endroit. Dans ce marché, les voies publiques sont presque devenues des tables servant à vendre des marchandises. D’un autre point de vue, les conducteurs des charrettes « pousse-pousse », des camions et des petites voitures ont transformé les bords des goudrons en des parkings. Une situation qui désole les usagers.

Nous avons ciblé un motocycliste, Aboubacar Marico. On pouvait déjà lire la fatigue sur le visage de ce monsieur. Sa moto et ses pieds tous recouverts de bout. Il nous raconte sa souffrance : « Comme vous pouvez le constater, nous sommes vraiment fatigués de cette situation. Les vendeurs nous privent de la moitié de la route et les conducteurs des charrettes « pousse-pousse » se prennent comme les maitres de la route. Ils mettent nez à nez leurs charrettes aux véhicules » M. Marico continue en étirant ses membres inférieurs : « Toutes mes articulations me font mal. Je suis obligé de conduire comme un escargot pour éviter les accidents ».

Tous les usagers de cette route ne pensent pas la même chose. Si certains pensent que la faute revient aux vendeurs, d’autres en veulent aux autorités. « En ce qui me concerne, je pense que les vendeurs et les charretiers ne doivent pas être les seuls à être blâmés de cette situation. Les autorités ont aussi une grande part de responsabilité dans cette affaire », indique Dramane Tounkara, assis au volant de sa voiture. À ses dires, « quand on demande à ces vendeurs et charretiers de nous céder la route, ils nous disent qu’ils sont dans leur droit de circuler et de s’installer librement, car ils payent des taxes ». M. Tounkara semble désolé. Il finit par demander : « Comment la somme des taxes payées par jour ou par mois peut être plus importante que la santé et la sécurité des personnes ?»

Il souhaite que les autorités maliennes prennent leur responsabilité en main et mettent la sécurité et la santé des personnes avant tout autre profit.

Les commerçants de cette route ont aussi leurs mots à dire dans cette affaire. Nous nous sommes approchés de Aramata Traoré, vendeuse de légumes au bord du goudron. Elle était assise sous une tente pour se protéger du soleil. Elle nous donne son avis : « Nous n’allons pas cesser de vivre parce qu’un jour nous allons mourir. Je cherche mon pain quotidien ». Cette vendeuse poursuit en soulignant : « Je vends des légumes sur cette voix, cela fait maintenant deux ans et je paye régulièrement mes taxes ». À ses dires, elle est « obligée de vendre dans cet endroit, car le grand marché est loin de moi et je n’ai pas les moyens financiers pour me payer ces magasins qui coûtent très cher ».

Aux alentours du marché, nous avons croisé un charretier, Jean Togo. Monsieur Togo semblait être en colère contre les conducteurs : « Je ne céderais la route à aucun conducteur. Car je suis dans mon plein droit de circuler sur cette voie ». Tout en restant furieux, il explique que chaque mois, il paye 7500f à la mairie, qui à son tour lui remet un ticket qui lui permet de travailler librement sur cette voie. Cette affirmation a été confirmée par Mamadou Kalogué, un agent de la mairie de Medina-coura, sans pour autant donner plus de détails.

La question qui demeure dans l’esprit de la population et qui reste toujours posée est : les taxes sont-ils importants que le bien-être de la population ?

Sira Niakaté, stagiaire

Source: Journal le Pays
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