Quarante-cinq soldats ont été tués dans le cadre des opérations militaires françaises au Mali depuis 2013. Lourd bilan. Après le coup d’Etat du 18 août, l’armée française doit-elle rester ? Dans quelles conditions ?
Que font nos soldats au Mali ? Après le coup d’Etat du 18 août et la mort de deux militaires samedi 5 septembre, l’engagement de la France risque d’être remis en question. Quarante-cinq soldats ont été tués depuis le début de l’intervention militaire française au Mali pour lutter contre les groupes djihadistes il y a sept ans, en 2013, dans le cadre de l’opération « Serval », remplacée en 2014 par « Barkhane » qui mobilise actuellement quelque 5 000 soldats dans la région du Sahel. Le bilan est lourd. Le Mali est depuis trente ans le troisième pays le plus meurtrier pour les soldats français en opérations extérieures, après l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan. A titre de comparaison, 89 soldats français sont morts en Afghanistan sur une période de onze ans, alors que 70 000 militaires sont partis combattre là-bas.
Les Maliens sont loin d’être épargnés. L’armée est régulièrement humiliée par les attaques sanglantes des terroristes. La plus spectaculaire, contre le camp d’Indelimane (nord-est du pays), le 1er novembre 2019, a fait une cinquantaine de morts. Depuis la signature de l’accord d’Alger en 2015, entre le gouvernement malien et des groupes armés, les violences ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisin, dans la zone dite des « trois frontières ». Les terroristes ont profité des tensions communautaires pour établir des bases locales et légitimer leurs actions.