Malgré les crises sanitaire et politique, les hôtels de la chaîne Azalaï sont ouverts à Bamako. Quitte à tourner au ralenti.
Repreneur du Grand Hôtel de Bamako en 1993, Mossadeck Bally est désormais à la tête d’un groupe panafricain qui compte dix établissements à travers la sous-région, dont trois à Bamako. Le groupe Azalaï, qui emploie un millier de personnes à travers le continent et a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 40 millions de dollars.
Alors que le Mali vient de connaître en quelques mois le double choc de la pandémie et du coup d’État, Jeune Afrique l’a interrogé sur les conséquences de ces crises sur son activité.
Jeune Afrique : À l’heure actuelle, les hôtels du groupe Azalaï au Mali sont-ils ouverts ?
Mossadeck Bally : Oui. Comme un peu partout à travers le monde, nos établissements ont fermé leurs portes en mars, lorsque de nombreux pays ont annoncé les mesures de confinement, et la majorité de nos collaborateurs ont été mis au chômage technique.
Nous avons rouvert fin juillet, mais il faut avouer que nous avons peu de demandes, le taux d’occupation variant entre 5 et 20 %. Nous sommes donc contraints de ne rappeler nos collaborateurs qu’au fur et à mesure que l’activité reprend.
Qui constitue votre clientèle en ce moment ?
Dans le cadre des mesures prises par la Cedeao en réponse au coup d’État, les frontières sont fermées, nous avons donc très peu de clients venant de l’extérieur. Mais nous pouvons compter sur une timide demande locale en hébergement et en MICE (conférences et banquets).
Vos établissements ont-ils subi des dégâts lors du coup d’État ?
Non, pas le moindre, à la différence de l’insurrection burkinabè de 2014, lors de laquelle notre unité, l’hôtel Indépendance, avait été complètement saccagé. Nous sommes d’ailleurs toujours en discussions avec l’État du Faso afin d’obtenir le dédommagement dû. Cette fois-ci, même s’il y a eu quelques incidents ciblés, fort regrettables et condamnables, nous avons assisté à une transition qu’on peut qualifier de plutôt tranquille.