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M5-RFP : Unit dans la lutte, divisé dans la conquête du pouvoir
Publié le lundi 14 septembre 2020  |  Arc en Ciel
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de prière à la mémoire des victimes du M5-RFP
Bamako le 28 Août 2020, l`Imam Dicko a organisé une cérémonie de prière à la mémoire des victimes M5-RFP au palais de la culture.
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L’heure est grave au sein du M5-RFP. Après la sortie musclée du coordonnateur de la CMAS, Issa Kaou Djim, tout porte à croire que le mouvement hétéroclite traverse un moment de turbulence qui pourrait conduire à son éclatement.
Jeudi dernier, profitant de l’ouverture de la concertation nationale, le coordonnateur de la CMAS a étalé au grand jour ce qui se murmurait dans les coulisses, à savoir : des divergences profondes au sein du M5. « Le M5 est mort de sa belle mort ». Cette déclaration de Kaou Djim, va restée dans les anales de l’histoire. Révolté contre la gestion faite autour des cartes d’invitation pour participer aux Concertations nationales sur la gestion de la transition, le « numéro 10 » du M5 a craché le morceau.

La sortie de M. Djim intervient quelques jours après celle de l’imam appelant les membres du M5 à faire preuve d’esprit d’union et d’attente. Certains acteurs du mouvement avaient pris une posture ségrégationniste envers ceux qui n’ont pas fait chemin avec eux dans le renversement du pouvoir. Pour qui connait Kaou Djim ses propos ne sont que les conséquences d’une situation délétère qui existe de longue date entre les différents leaders du mouvement. Depuis le renversement du régime IBK, il y a un cafouillage au sein du M5. Cette bisbille était prévisible pour celui qui mesure la portée des mots entre les leaders et qui a conduit à des empoignades.

Quelques jours avant le coup de force du CNSP, l’homogénéité du groupe a fini par se casser. Mahmoud Dicko soufflait le chaud et le froid. Le coordonnateur de la CMAS qui exigeait le départ d’IBK a fini par se ramollir. Cheick Oumar Sissoko, président de EMK ne cessait de lancer des flèches à la CMAS pour son attitude jugée de caméléon. Clément Dembélé multipliait des sorties contre Kaou Djim. Bref, les leaders ne se tiraillaient à tout moment.

Si après ces échauffourées, Kaou Djim annonce « la mort » du M5, cela n’est pas étonnant puisque dans les luttes, les mouvements hétéroclites sont difficiles à gérer surtout quand il est question de l’orientation à donner à la vie de toute une nation.

C’est pourquoi, nous avons assisté à de multiples prises de positions quant il s’est agit de donner sa position sur l’architecture de la transition, la durée de cette transition et l’identité de ceux qui doivent la prendre en main.

La Cmas souhaite une transition dirigée par un civil. Sur le sujet, Mahmoud Dicko qui a toujours ignoré les « diktats » de la Cédéao semble s’accorder avec les chefs d’Etat et la communauté internationale. « Il faut se conformer aux exigences de la CEDEAO pour ne pas nous exposer à des sanctions », a-t-il dit mercredi 9 septembre sur le plateau de l’ORTM 1.

Dicko propose une transition d’une durée n’excédent pas les 18 mois.
Cette position figée de l’imam politicien n’est pas du tout partagé par la tendance EMK. Ckeick Oumar Sissoko pense que les militaires peuvent bien diriger la transition. « Je ne suis pas opposé à ce qu’un militaire dirige la transition. Mais, il faut qu’on nous prouve que ce militaire peut prendre en charge la gouvernance pour un nouveau Mali », a-t-il dit. Même sur la durée, M. Sissoko n’a pas la même vision que l’imam Dicko. Pour lui, la refondation du pays demande plus de temps aux maliens que de se pencher sur les problèmes. « A cause de l’énormité des problèmes, la transition doit aller à trois ans ».

Autre point de vue divergent d’une tendance du M5, c’est bien celui affiché par d’autres associations. Celles-ci estiment que la meilleure façon de mettre le pays sur les rails est bien sûr de confier la gestion de la transition aux militaires.

Sur l’identité de celui qui doit dirigée la transition, les leaders du M5 ne se font pas cadeaux. Clément Dembélé et Issa Kaou Djim ont tiré à boulet rouge sur les « vieux politiciens ». Pour eux, tous ceux qui ont joué un rôle dans les régimes précédents de 1991 à 2020 n’ont plus leur place dans la transition. Allusion est faite à Mountaga Tall, Choguel Kokala Maiga. Kaou Djim les qualifie « d’anciens porte parole du président IBK ».

Au regard de ses positions antagonistes, il est difficile que les tendances du M5 pourraient encore se retrouver et converger dans la même direction.

Djibril Diallo
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