Le grand rendez-vous qui devrait définir le sort du Mali s’est soldé par un constat amer. En lieu et place d’une conclusion apparente à une scène de fumer le calumet de la paix qu’on attendait, la position des chefs d’État de la CEDEAO devant le patron du CNSP, Assimi Goita et ses hommes, n’a pas bougé à hauteur de souhait. L’organisation sous régionale reste intransigeante sur sa posture, en conformité avec ses textes. Elle tient à la gestion de la transition par un président et un premier ministre civils, pour une durée de 18 mois, condition sine qua non pour la levée des sanctions prises contre le Mali.
Cette démarche de la CEDEAO est assassine. Son impact est senti plus par le peuple que les nouvelles autorités. Tout acte contraire aux communications récentes de l’organisation qui privilégient l’intérêt du peuple dans des circonstances inconstitutionnelles.
Le Mali est une exception pour plusieurs raisons. Et c’est compte tenu de tout cela que le CNSP, après la prise du pouvoir, a pris le temps qu’il faut afin d’avoir comme poutre une vision consensuelle des Maliens. D’où l’initiative des rencontres sanctionnées par des concertations nationales.
La charte de la transition et la feuille de route qui en sont issues n’appartiennent pas aux militaires mais bien évidemment au peuple dans sa diversité. La CEDEAO pourrait dire que certains points sont contraires à ses textes. Mais lesdits textes valent-ils mieux ou sont-ils supérieurs à la volonté populaire d’une Nation démocratique ? C’est là où se trouve l’effet contraire car on ne peut pas dire être du côté du peuple dans l’oral et prendre le chemin contraire dans les faits.
La charte défendue par le CNSP à Accra n’est autre que la vision globale et la mieux partagée par les Maliens. Alors aux chefs d’État de revenir à l’objectivité.
Un délai de grâce d’une semaine est encore accordé au CNSP . Pendant ce laps de temps, des tractations se poursuivront avec la présence des émissaires de la CEDEAO sur le sol malien afin d’accorder les violons.
Pour l’instant, les deux points sont inconciliables. Et ce qui reste à savoir, les militaires sont-ils prêts à trahir l’esprit de la charte de la transition qui bénéficie d’une légitimité populaire ? Cette attitude ne serait pas sans conséquence ?
En attendant la levée des sanctions, c’est le peuple qui crève ! Pauvre Afrique !