Les faîtières de la presse ont dénoncé, ce samedi 12 septembre 2020, la mise à l’écart des médias du dispositif du changement. C’est à la faveur d’un point-presse que les responsables des faitières ont déploré la non prise en compte des médias dans les textes soumis à la validation lors des concertations du 10, 11 et 12 septembre 2020, au CICB.
Selon les responsables, dans les documents proposés à la validation pour une feuille de route de la transition, la question de la presse n’y figure nulle part. Toute chose inacceptable, selon Bandjougou Danté, président de l’Urtel.
Pour le président de l’Urtel, nous sommes à un moment important qui se caractérise par une mutation profonde dans le domaine de notre métier. Pour ce faire, poursuit-il, il est important de gérer la situation avec responsabilité, détermination, honnêteté et dignité. M. Danté affirme que dans la situation actuelle, la presse ne peut pas se limiter à couvrir les événements. Elle a son mot à dire, estime-t-il. « Quand l’histoire a donné la situation actuelle, nous avons pensé que notre rôle n’est pas d’aller couvrir les évènements. Nous avons des gens pour ça », déclare-t-il. M. Danté de rappeler que leur rôle, c’est la défense des intérêts matériels, moraux, stratégiques de la corporation. A ce titre, la presse constitue un pouvoir à part entière dans la démocratie, insiste-t-il.
Mais à la lecture des différents documents aujourd’hui, nous estimons que la presse a été ignorée, déplore Bandjougou Danté. Or, le rôle de la presse est tellement important qu’à chaque fois qu’on cite les acteurs politiques, de la société civile, groupes armés ou non armée, il y va de soi d’ajouter les médias. Mais force est de constater que ce n’est pas le cas aujourd’hui. « Dans tous les documents, nous n’avons vu que les aspects liés à ce qu’ils appellent la création d’un organe unique de régulation », regrette le président de l’Urtel.
Contrairement à cette proposition, M. Danté pense qu’il faut la création d’un espace favorable d’abord à la liberté de l’exercice de la profession. Un espace qui favorise l’épanouissement des médias nationaux, capable aujourd’hui de trouver une réponse à l’agression médiatique internationale. Pour Bandjougou Danté, la situation politique doit aider à la création d’organes viables des médias nationaux, patriotes et capables de porter un message pour sauver le pays, indique-t-il. M. Danté s’oppose à toute manipulation de la presse à des fins personnelles. « S’il s’agit de mettre les médias à l’écart et d’aller traiter par individu ou en mettant des têtes en avant qu’on croit pouvoir utiliser pour étouffer des organisations professionnelles, on ne peut pas le faire. Nous prenons le peuple malien à témoin que les médias maliens tiennent à assumer leur part de responsabilité dans le Mali nouveau qui doit naitre ». Toutefois, le président Danté espère dans ce Mali nouveau, la préservation des acquis de liberté de la presse, ce qui n’apparait pas clairement dans les concertations. Aussi, insiste-t-il, sur la création de condition permettant à la presse de jouer son rôle citoyen.
Oumar SANOGO