La Journée internationale de la démocratie, célébrée chaque année le 15 septembre, arrive dans un contexte peu ordinaire dans la plupart des États en 2020. L’exercice démocratique est confronté à la crise sanitaire de la covid-19.
Alors que le monde a célébré, le 15 septembre 2020, la Journée internationale de la démocratie, les Nations unies invitent les États de faire respecter l’état de droit, de protéger et de respecter les normes internationales et les principes fondamentaux de légalité, ainsi que le droit d’accéder à la justice, aux recours et à une procédure régulière à l’heure où à l’échelle mondiale on se bat pour faire face à la pandémie du coronavirus. « La meilleure action est celle qui permet, d’une manière proportionnée, de parer aux menaces immédiates, tout en protégeant les droits de l’homme et l’état de droit », indique le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à l’occasion de cette célébration.
Selon Antonio Guterres,« la Journée internationale de la démocratie est l’occasion de réexaminer l’état de la démocratie dans le monde ». À ses dires, « la démocratie est un processus autant qu’un objectif, et seule la pleine participation et l’appui de la communauté internationale, des organes de gouvernance nationaux, de la société civile et des individus, permettront de faire de l’idéal démocratique une réalité universelle ». À l’en croire, les valeurs indispensables à l’exercice démocratique sont entre autres : la liberté, le respect des droits de l’homme et le principe de la tenue d’élections honnêtes et périodiques au suffrage universel. En effet, à l’occasion de cette célébration, l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) a rappelé pour sa part « que la démocratie n’est pas simplement une organisation politique, mais un idéal vers lequel les chefs d’État et de gouvernement, les parlementaires et les élus locaux doivent tendre sans faiblesse, en respectant les principes de l’État de droit et l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles ».
Guterres ne fait pas de doute que la démocratie doit garantir un « environnement naturel pour la protection et la réalisation effective des droits de l’homme ». Pour rappeler le lien existant entre la démocratie et les droits de l’homme, M. Guterres fait référence à l’article 21 (3) de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. » Dans sa Déclaration,l’APF souligne également « que la démocratie ne peut être atteinte que dans un contexte démocratique participatif, nécessitant des efforts perpétuels et constants. La paix, la lutte contre les inégalités et le vivre ensemble ne sont que l’aboutissement d’un effort concerté entre les gouvernements et les peuples ».
Le secrétaire général de l’ONU invite les États au respect de la liberté d’expression et de la presse, de la liberté d’information, de la liberté d’association et de réunion. À l’en croire, à l’heure de la covid-19, les préoccupations qui demeurent centrales dans de nombreux pays sont entre autres : les mesures de contrôle du flux d’informations et de répression de la liberté d’expression et de la liberté de la presse dans un contexte de réduction de l’espace civique ;les arrestations, détentions, poursuites ou persécutions d’opposants politiques, de journalistes, de médecins et de professionnels de la santé, d’activistes et autres pour avoir prétendument diffusé de « fausses informations » ; une police en ligne agressive et une surveillance du Web accrue ;le report des élections, qui soulève dans certains cas de graves problèmes constitutionnels et peut conduire à une montée des tensions.
Face aux apories que laisse trainer cette crise sanitaire mondiale, le secrétaire général des Nations unies se demande : « Comment lutter au mieux contre les discours préjudiciables tout en protégeant la liberté d’expression » ? Appuyant le bienfondé de son interrogation, M. Guterres explique que la lutte contre la désinformation entraîne ipso facto une censure délibérée ou non intentionnelle. Comme réponse la plus appropriée à l’interrogation qu’il pose, M. Guterres invite à donner « des informations précises, claires et fondées sur des preuves provenant de sources auxquelles les gens font confiance ». Selon M. Guterres, « partout dans le monde, des organisations de la société civile ont répondu à l’appel à l’action de l’ONU pour aborder et contrecarrer le large éventail des manières dont la crise de la COVID-19 peut nuire à la démocratie et accroître l’autoritarisme ».