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L’ancien directeur de cabinet du Dr Soumana Sacko sous la transition de 1991-1992, Harouna Niang: »Ayons le courage de dire à la junte de choisir le Mali en cédant le pouvoir aux civils«
Publié le vendredi 18 septembre 2020  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par Momo
Lancement du livre sur le président Modibo Keita.
Bamako, le 04 juin 2015 le Doyen Amadou Seydou Traore a présenté son nouveau livre sur le Président Modibo Keita au Carrefour des Jeunes de Bamako. Photo: Soumana Sacko
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Expérimenté pour la gestion de la transition, l'ancien directeur de cabinet du Dr Soumana Sacko sous la transition de 1991-1992 au Mali, Harouna Niang nous donne son point de vue et ses propositions sur la situation de l'heure. Pour lui, une transition dirigée par des militaires sera un recul au plan démocratique pour le Mali et pour notre armée. A cet égard, il déclare: »Nous voulons que le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), qui est rentré dans l'histoire par la grande porte sorte en par cette même porte«.




Joint par nos soins sur le sujet de la gestion de la transition, l'ex-Directeur de Cabinet de Dr Soumana Sacko sous la transition de 1991-1992, Harouna Niang, nous a indiqué qu'il est important de ne pas surcharger la transition de beaucoup d'objectifs. »Je pense que mettre en œuvre des réformes profondes ne devrait pas faire partie des missions de la transition«, estime-t-il. Avant de poursuivre, ces réformes visant un gros travail de réflexion et beaucoup de concertations. »Ce qui demande beaucoup de temps alors même que la transition devra être la plus courte possible un an au maximum pour sa bonne réussite. Une plus longue période de transition a un impact négatif sur l'économie, notamment sur les investissements «, at-il expliqué.

Pour lui, ces réformes doivent s'articuler autour de l'organisation des élections présidentielles et législatives libres et transparentes y compris la relecture du code électorale, des textes sur le financement des partis politiques ainsi que la révision de la liste électorale, de la stabilisation du pays au plan Défense et Sécuritaire et le redéploiement de l'Administration sur tout le territoire. S'y ajoutent, accélèrent la lutte contre la corruption et l'impunité et poursuivent les réformes économiques visant à accélérer la croissance économique durable tout en proposant un maximum d'emplois et en augmentant la pauvreté. »Tous les autres problèmes seront réservés aux autorités qui seront élues«, a martelé Harouna Niang.

»Faire un coup d'État et gérer le pays à sortir des difficultés ne sont pas la même chose«

Notre interlocuteur expliquera qu'il est important que la transition soit dirigée par un civil pour rendre les nobles intentions de la junte plus crédibles et aussi pour convaincre nos partenaires de lever immédiatement les sanctions de la CEADEAO. »En voulant garder le pouvoir, la junte risque de donner l'impression qu'ils n'ont pas agi dans l'intérêt général comme ils l'ont déclaré mais plutôt pour leurs intérêts personnels. Ce qui risque de rendre les sanctions contre le Mali inévitables «, at-il martelé.

Et de renchérir: »Faire un coup d'état et gérer le pays à sortir des difficultés n'ont pas la même chose. Ayons le courage de dire à la junte de choisir le Mali en cédant le pouvoir aux civils. C'est cela l'intérêt du Mali. C'est cela l'intérêt général pour tous les Maliens. Aucune concertation, ni même le soutien du Mouvement Populaire du 4 septembre (MP4) ou du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ne peuvent blanchir un prix de pouvoir par un groupe d'officiers en dehors de toute procédure démocratique légale. Seule la remise immédiate du pouvoir aux civils peut les honorer et les laver de tout soupçon «.

Pour lui, une transition dirigée par des militaires, il faut le dire, sera un recul au plan démocratique pour le Mali et pour notre armée. C'est, il a déclaré: »Nous souhaitons que le CNSP, qui est rentré dans l'histoire par la grande porte, en sorte par cette même porte, que son intervention du 18 Août 2020 était totalement désintéressée. Ils ne doivent donc pas se cacher derrière l'argument selon lequel ils ne font que suivre les recommandations des récentes concertations nationales «. Dans la même veine, l'ancien secrétaire général du ministère de l'Industrie a soutenu qu '»ils (les militaires) ne se trompent point, beaucoup de Maliens ne veulent pas d'une transition militaire qui ne fera que ternir davantage l' image du Mali et de son armée «.

Harouna Niang de conclure: »Tous les Maliens soutiennent notre armée et souhaitent de tout cœur qu'elle brille surtout dans ses missions officielles car aucune armée ne brille par des coups de force politiques. Voilà la noble tâche pour nos officiers patriotes, honnêtes et engagés. Ils ont le soutien et les bénédictions de tous les Maliens pour cela et non de gérer une transition «.

Daouda SANGARE

Source: l'Indépendant
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