Ancien boursier d’excellence, après 19 ans en France, Nouhoum Traoré décide de revenir et d’honorer son engagement en mettant son savoir-faire au service de l’Etat malien. Comment il voit le pays, quels sont nos défis à court terme… Entretien.
Mali-Tribune : Dans quelles conditions êtes-vous allé en France ?
Nouhoum Traoré : En 2001, après l’obtention d’un bac scientifique dans un lycée public de Bamako, j’ai eu la chance d’être reçu premier au concours de la Bourse d’Excellence connue également sous le nom de “Programme 300 jeunes”. Cela m’a permis de bénéficier d’une bourse d’étude pour la France.
Mali-Tribune : Depuis combien de temps d’années vous vous y êtes installé et pour quels objectif ?
N T.: J’y vis depuis 19 ans. L’objectif était d’acquérir de solides connaissances dans les meilleures universités et écoles françaises puis de revenir les mettre au service de notre pays. Cependant, une fois mes études terminées, j’ai pris la décision d’acquérir une première expérience dans un environnement professionnel exigeant qu’est le marché du travail français. Cela m’a semblé important avant d’envisager un retour définitif au bercail.
Mali-Tribune : Que faites-vous en France, dans quel domaine intervenez-vous ?
N T. : Après une première expérience dans la recherche et développement dans le domaine des télécommunications et l’informatique, je poursuis ma carrière dans le consulting pour de grands groupes, comme Le Figaro. J’ai une forte expérience dans la création et la gestion de produits digitaux et la gestion d’équipes d’ingénieurs. En terme simple, mon travail consiste à faire tout ce qui est nécessaire, en collaboration avec mes ingénieurs et les autres corps de métier de l’entreprise, pour créer et faire évoluer des solutions digitales aux problèmes des clients.
Actuellement ces activités se font sous la bannière de Tatinango Technology une entreprise que j’ai créée en 2015 et de Moben Technology, une société de conseil et de développement dont je suis le Président co-fondateur toutes deux basées en France et toujours en activité.
Mali-Tribune : Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez décidé de revenir au pays et depuis combien de temps vous êtes là ?
N T.: Il y a 2 raisons principales. La première est l’engagement que j’ai pris, à l’instar de mes autres camarades boursiers d’excellence, de revenir servir mon pays lorsque je partais en France.
La seconde est l’obligation morale que je ressens vis-à-vis du Mali qui m’a offert l’opportunité de me construire à plusieurs titres. Je pense que ma modeste contribution dans la reconstruction et le rayonnement de notre beau pays se fera mieux ici qu’ailleurs. Et puis entre nous je commençais sincèrement à avoir le mal du pays !
Mali-Tribune : Travaillez-vous avec des institutions de l’Etat si oui quels sont vos projets au Mali ?
N T. : Je ne travaille pas avec une institution de l’État. Je viens de débarquer si je puis dire ainsi. J’explore actuellement le marché et essaie de voir le maximum de personnes afin de mieux saisir les besoins des acteurs et voir comment les accompagner au mieux.