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Les centres de dialyse du chu du Point G décriés : 10 nouveaux générateurs bloqués par la Direction
Publié le samedi 19 septembre 2020  |  Aujourd`hui
l`atmosphère
© aBamako.com par A S
l`atmosphère dans quelques services publics pendant la grève de l`UNTM
L`atmosphère dans certains services publics lors durant les deux jours de grève de l`UNTM (21 et 22 Août 2014)
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Les dialysés de l’hôpital du Point G ont manifesté, le mardi 15 septembre 2020, pour faire part de leur mécontentement face au blocage des 10 nouveaux générateurs par la direction de l’établissement hospitalier. Conséquences : les malades devant subir la dialyse ne reçoivent plus les soins adéquats et meurent chaque jour.
Les dialysés sont des personnes qui ont perdu l’usage des deux reins. Les séances de dialyse permettent de débarrasser du sang des déchets et de l’eau. L’indisponibilité des machines ne permet que deux séances hebdomadaires à l’hôpital du Point G, au lieu des trois nécessaires, en raison de 4h par séance raccourcie à 2 heures de temps.

Mady Camara fait la dialyse depuis 15 ans à l’hôpital du Point G. Il explique : “Il y a trois centres de dialyse ici au Point G. Le premier contenait 10 machines dont il ne reste plus que 02. Le deuxième 11 machines et il n’en reste plus que 03 et le troisième centre pose problème parce qu’il y a 10 machines qui fonctionnent toutes normalement. Mais ce troisième centre est réservé richards, seules les personnes aisées et les parents des administrateurs y sont programmés. La dialyse se fait normalement dans celui-ci avec 03 séances par semaine et les 4h par séance. Tant dis que nous, nous peinons à avoir une seule séance par semaine” dit-il.

Outré par cette pratique, Mady Camara ajoute : “C’est au Gabon que j’ai commencé la dialyse. Le Malien ne fait rien au sérieux. Sinon, comment se fait-il que dans notre pays il n’y ait pas de centres qui font la prise en charge des malades gratuitement et sans difficultés” Demande-t-il.

Aux dires de ce dialysé, leurs vies ne tiennent qu’à ces machines. “Quand on boit, c’est les machines, quand on mange, c’est les machines. Les conditions sont vraiment déplorables. Dans notre salle, quand il pleut, l’eau nous tombe dessus. Nous sommes traités ici comme des animaux car on meurt à tout moment et ça ne leur dit absolument rien !”. S’attriste-t-il.

Il y a l’Agence nationale de l’assurance maladie (Anam) qui offrait des médicaments gratuitement aux dialysés assurés, ce qui n’est plus le cas. “On a formé une équipe pour rencontrer l’ancien ministre de la Santé et des affaires sociales, Michel Hamala Sidibé qui nous a certifié que l’Etat verse toujours l’argent au niveau de l’Assurance, tandis que nous, nous n’avons pas les médicaments” révèle-t-il. Selon Amadou Niang, l’organisateur de la manifestation des dialysés pour exposer leur colère, ils n’arrivent même plus à suivre leur programmation à cause du manque de générateur.

Un patient trouvé en séance de dialyse déclare : “J’étais sous une machine qui s’est plantée au bout de 30 minutes seulement et ils m’ont amené sous une autre. L’infirmière dit qu’elle va me débrancher après 1h 30 minutes seulement parce qu’il y a du monde. Ce qui me fera en tout 2h de séance. Le gouvernement malien s’en fiche de notre situation, il souhaite même nous voir mourir tous parce qu’avec cette routine c’est ce qui arrivera. Les centres de dialyse fermeront et nous mourrons tous”.

Une sexagénaire, en larmes, nous a confié qu’ils sont obligés de passer plus de 24h à l’hôpital pour être pris en charge. “Il y a les moustiques qui nous piquent et on tombe malade du palu. On achète les médicaments de la dialyse, du palu et de l’hypertension artérielle car tous les insuffisants rénaux ont de l’hypertension. On achète aussi une injection, l’érythropoïétine, qui permet de compenser le sang perdu lors de la séance de dialyse et cette injection coûte 25 000Fcfa. Ceux qui n’ont pas ces moyens finiront par faire une anémie”, a-t-elle indiqué, avant de demander à toutes les personnes de bonne volonté, d’ici et d’ailleurs, de les aider financièrement et matériellement car ils n’ont plus rien. Ils ne peuvent plus travailler pour gagner de l’argent et leurs parents aussi n’ont plus les moyens pour les soigner.

Le personnel soignant dénonce les conditions de travail

De leur côté, les infirmières trouvées en séance de dialyse dénoncent leurs conditions de travail. “Les générateurs sont toujours en panne, pas de climatisation dans les salles, les lieux sont insalubres, il y a le manque de dotation en infirmiers…Je n’ai même pas de repos. Je monte de 05h du matin à 18h en tant que femme mariée et mère de famille. Et quand je suis au service, pas de repos. Je n’ai même pas le temps de manger. Quand je sors de la salle pour prendre 05 minutes de pause, quelqu’un m’appelle pour me dire que son générateur signale un problème. Je résous cela, un autre m’appelle. C’est normal que les machines soient en panne parce qu’elles ne se reposent pas et elles ne sont pas entretenues”, indique l’une des infirmières.

Ces propos sont un véritable cri de cœur au sujet duquel les autorités du pays ne doivent rester insensibles. Par conséquent, une prompte réaction est la bienvenue pour soutenir l’effort de ce brave personnel de santé qui n’a que sa conscience professionnel et sa bienveillance pour tenir face à une situation des plus déplorables.

Une rencontre entre les organiseurs et le directeur général adjoint du service néphrologie a eu lieu suite à cette manifestation. Ils ont convenu de la réparation des machines en panne dès le mardi le 15 septembre 2020. Par rapport à l’installation des 10 nouvelles machines, le porte-parole des manifestants souligne qu’ils ne se sont pas compris sur ce point car le directeur général adjoint dit qu’il faut l’expertise d’un technicien algérien et qu’avec la fermeture des frontières il va falloir encore attendre.

Marie DEMBELE

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