Le 19 novembre 1968, 14 officiers s’emparent du pouvoir et créent le Comité militaire de libération nationale (CMLN). Modibo Kéita n’avait que 8 ans de règne.
Ils étaient 14 à faire basculer l’histoire du Mali ce 19 novembre : le lieutenant Moussa Traoré, le capitaine Yoro Diakité, le lieutenant Baba Diarra, le lieutenant Youssouf Traoré, le lieutenant Filifing Sissoko, Tiékoro Bagayogo, Joseph Mara, Mamadou Sanogo, Kissima Doukara, Missa Koné, Karim Dembélé, Malick Diallo, Charles Samba Cissoko, Mamadou Sissoko.
Modibo Kéita est d’abord emprisonné à Kidal. Jusqu’à présent, tous ceux qui visitent la geôle de Modibo Kéita ne peuvent pas ne pas verser des larmes. Une “chambre” d’un mètre carré. Pour y accéder ; il faut se courber ou ramper pour entrer. Modibo Kéita faisant dans les deux mètres, il est facile d’imaginer la torture. La couchette est bâtie par terre.
Les 23 ans verront naître des fonctionnaires clochards, la fine crème de notre armée passée aux baïonnettes. La purge n’épargnera aucun corps ; les enseignants et intellectuels, les “opposants” et tous ceux qui ont l’outrecuidance de penser différemment…
Sous le régime CMLN et ensuite UDPM, les plus chanceux, parmi ceux qui seront arrêtés, mourront. Beaucoup de survivants ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, gardant les séquelles des tortures et des conditions infrahumaines des bagnes mouroirs de Taoudéni ou de Kidal.
Aujourd’hui, se tourne une des pages les plus sombres de l’histoire du Mali. Le peuple malien oublie vite. Mais, pour l’histoire, et pour mieux apprécier la liberté acquise, il est bon de savoir que rien n’a été donné. Que des gens sont morts pour qu’au Mali on puisse juste créer une association ou se réunir, ou dire tout haut tout le mal qu’on pense de nos dirigeants.