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Exclusion des journalistes à la concertation nationale sur la transition : les faîtières de la presse désapprouvent !
Publié le lundi 21 septembre 2020  |  le sursaut
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Pour informer l’opinion nationale et internationale que des organes de presse ont été marginalisés dans le processus de la concertation nationale sur la transition, les présidents des associations faitières de la presse (ASSEP, l’URTEL, Appel Mali, Maison de la presse) ont tenu une conférence de presse le samedi 12 septembre 2020 à la Maison de la presse. Ils ont exprimé leur désapprobation face à cette attitude d’exclusion d’une frange importante de la presse malienne.

Ce n’est plus un débat, au Mali on ne distingue plus les journalistes professionnels des autres. D’ailleurs les autres, notamment les vidéo-mans, chroniqueurs de 25ème heure, activistes tirent plus de profit du métier que les journalistes issus d’organes de presse légaux. Ce phénomène est tellement patent, qu’il se répercute désormais sur la couverture médiatique des grands évènements dans notre pays. Comme cela fut le cas récemment lors de la concertation nationale sur la transition.

En effet dans le cadre de la couverture médiatique de ce grand évènement, les nouveaux maîtres du pays, les membres du CNSP ont privilégié les vidéomans au détriment des journalistes professionnels. Le constat en a été que même la carte de presse nationale décernée aux journalistes professionnels par l’Etat a été ignorée par la junte pour l’accès à la salle.

Face à ces dérives et bien d’autres, les principales associations faîtières de la presse sont sorties de leur silence pour dénoncer cette attitude affligeante du CNSP à l’égard de la presse nationale et internationale. Cela, à travers une conférence de presse, tenue samedi à la Maison de la Presse.

Lors de cette conférence de presse, le président de l’Appel (Association des professionnels de la Presse en Ligne au Mali) Modibo Fofana affirmera que la presse n’a pas été associée à ces travaux. Pour preuve, parmi les 25 experts de son organisation, il n’y avait aucun journaliste.

Il a expliqué comment la presse a été marginalisée lors de cette concertation. D’après lui, lors de la la 1ère journée, parmi les points évoqués, nulle part la presse n’a été mentionnée. « J’ai soulevé cette question dans la salle, en exprimant nos priorités. A savoir, indexer l’aide à la presse au budget national, la relecture de la loi sur le régime de presse et de délit de presse. Des priorités que j’ai mentionnées sur un bout de papier pour le remettre à la présidente des travaux de groupes qui à son tour l’a remis à son rapporteur » a- t – il – rapporté.

A l’en croire, lors des débats de la 2ème journée les participants ont évoqué la création d’une autorité indépendante pour réguler la presse audiovisuelle, la presse écrite et la presse en ligne. Pour cela, dit-il, étant le président de l’APPEL Mali, il a soulevé la question en disant que cela consacrera un doublon dans la régulation de la presse au moment où la HAC est déjà là.

De son côté le président de l’URTEL M.Bandiougou Danté a invité ses collègues en ces termes : « nous sommes à un moment important qui se caractérise par une mutation profonde dans le domaine de notre métier. Il est important de gérer des situations avec responsabilité, avec détermination, honnêteté et dignité »

Dans la même lancée, il a affirmé que la démocratie est une table, qui doit avoir 4 pieds, un pourvoir exécutif, législatif, judicaire et les medias. « Si vous enlevez un pied, la table ne va tenir bon. Mais le régime défunt a procédé à une clochardisation de la presse. Malheureusement, cela n’a pas marché. On a ignoré les organisations professionnelles en mettant les intérêts privés au-devant. Honnêtement, nous ne cherchons pas notre part. Nous cherchons la part des medias », a-t-il affirmé.

« Nous avons estimé qu’à la lecture des différents documents, si nous étions en salle nous pouvons faire valoir nos points de vue. Mais à chaque fois, on cite les acteurs politiques, la société civile, les groupes armés ou non armés, mais jamais les medias…»

Pour lui, c’est la situation politique qui doit aider à la création d’espace viable pour les medias nationaux patriotes, capables de porter un message pour sauver le pays. Mais s’il s’agit de mettre les medias à l’écart, d’aller traiter par individu ou en mettant des têtes en avant qu’on pourra pouvoir utiliser pour étouffer des organisations professionnelles, on ne peut pas le faire, dit-il.

Toujours selon lui, la presse a eu à faire face à de nombreux défis. Le défi de l’indépendance, de l’impartialité, de la neutralité qui peut être considéré pour certains comme étant une lâcheté. Tout en évoquant que le rôle essentiel de la presse est la défense des intérêts de la corporation.

Parlant de la situation actuelle, M. Danté rappellera qu’ils ont toujours appelé les responsables des medias à la responsabilité. Qu’ils ont été là pour protéger les journalistes partout où le besoin s’est fait sentir. Il est de leur responsabilité d’envoyer leurs reporters d’aller couvrir les évènements.

A lui de préciser que cette conférence à pour raison de montrer au peuple malien que les medias maliens tiennent à assumer leur part de responsabilité dans le Mali nouveau qui doit naître.

Par Fatoumata Coulibaly

Source: Le Sursaut
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