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Sortie de crise: le Mali encore suspendue aux lèvres de la Cedeao, l’opposition affiche des réserves
Publié le mardi 22 septembre 2020  |  aBamako.com
Transition
© aBamako.com par AS
Transition malienne : Le Cnsp face à la presse
Bamako, le 16 septembre 2020. Le porte-parole du Cnsp, le colonel Wagué, était face à la presse au lendemain du mini-sommet de la Cedeao sur le Mali, à Accra.
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Ce mardi expire le délai donné par la Cedeao à la junte malienne pour transmettre les rênes du pouvoir à un civil en vue de conduire la transition. 24h avant, les militaires se sont exécutés en conformité avec ce délai en désignant celui qui va diriger cette transition. Le Comité national du salut du peuple présidé par le colonel Assimi Goïta a choisi l’ancien ministre de la Défense, Ba N’dao pour être le président de la transition.

Si ce choix obéit au timing fixé par les chefs d’Etat de la Cedeao, il n’en est pas de même pour la personnalité désignée. En effet, l’ancien ministre de la Défense du président déchu, Ibrahim Boubacar Kéïta, n’est pas un civil au sens voulu du terme. Ba N’Dao est un officiel militaire. Colonel major, quoiqu’à la retraite, sa nomination fait polémique, et tous les regards sont tournés vers la Cedeao pour son appréciation. Les chefs d’Etat de la Communauté ouest-africaine vont-ils se satisfaire de ce choix opéré par la junte malienne ?

Le Mali reste suspendu aux lèvres de ces dirigeants qui conditionnent la levée voire le durcissement des sanctions imposées à ce pays frère par l’avènement de civil à la présidence comme à la primature pour conduire la transition.

Le hic, c’est que non le Cnsp a opté pour un officier à la retraite, certes, mais il ne cède pas toute la totalité du pouvoir à ce dernier. Le chef de la Junte est nommé vice-président de la République. Une posture de laquelle les militaires se sont mis pour demeurer au contrôle de la transition. Jeu de cache-cache ou de ping-pong avec la Cedeao qui menace à travers ses sanctions? L’appréciation de l’instance régionale situera sur la suite.



L’Opposition en marge des échanges



La transition, elle-même, sombre de plus en plus dans le doute avec une opposition qui s’éloigne peu à peu des militaires aux commandes. Le fossé se creuse au fil des jours et des actes qui se succèdent depuis la chute du pouvoir de IKB, poussé par la rue à travers les manifestations successives du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), et déchu par l’Armée.

A la chute du régime, beaucoup avaient entrevu une gestion collégiale entre les militaires et cette opposition. Mais, bien au contraire, la junte affiche très peu de confiance en la classe politique malienne et tente de prendre ses responsabilités. En attendant la formation du gouvernement qui pourrait voir l’entrée en scène des civils, les militaires semblent éviter toute inhibition au niveau de l’Exécutif afin de rester maîtres des initiatives de sortie de crise. Toute chose qui froisse les dirigeants de l’opposition dont l’action a abouti au départ du pouvoir de l’ancien tenant du Palais de Koulouba.

Interrogé par le confrère de Radio France internationale (Rfi) sur le choix du colonel à la retraite, Ba N’dao, pour conduire la transition, le président du Comité stratégique du mouvement M5-RFP ne cache pas ses réserves. « Le M5-RFP n’a pas siégé au sein du Collège. Le CNSP a appelé nos experts à Kati pour leur remettre une copie de la Charte de la transition et de la clé de répartition des membres du CNT. Nous avons constaté avec regret que tout ce qui a été convenu avec le Cnsp, il y a deux jours, a été purement et simplement biffé ». Et Choguel Maïga de poursuivre plus critique sur l’attitude des militaire: « Le Cnsp a voulu convaincre nos délégués de participer au Collège. Nos délégués ont expliqué que le M5 attend, en ce moment encore une réponse écrite qui n’est pas venue, donc ils n’ont pas mandat à siéger au Collège. La deuxième information, c’est que notre autorité morale, Mahmoud Dicko, a été invitée par le Cnsp comme personne ressource au Collège. Il nous a dit qu’à son arrivée, il a constaté qu’au lieu d’un Collège qui délibérait, c’est un communiqué que le président du Cnsp est venu lire. Il n’y a eu aucun débat, aucun échange. ». Signe que le M5 reste en marge de la marche encore solitaire des militaires, qui siègent à leur base de Kati, hors de Bamako.

Finalement, on attend tous la réaction de la Cedeao dont le Médiateur dans la crise, l’ex-président nigérian, Goodluck Jonathan, est annoncé à Bamako ce mercredi.

F.B
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