PolitiqueLe CNSP rebelote et confie la présidence de la transition à un des leurs à la retraite : L’ex-ministre de la Défense Ba Ndaw désigné président de transition
Publié le mercredi 23 septembre 2020 | L’Informateur
Ba Ndaw est censé officier comme chef de l’État pendant plusieurs mois avant un retour des civils au pouvoir. Le colonel Assimi Goïta devient, pour sa part, vice-président.
L’ex-ministre de la Défense Ba Ndaw a été désigné lundi dernier président de transition du Mali par un comité mis en place par la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août, a annoncé à la télévision nationale le chef du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel Assimi Goïta.
Ancien colonel-major
Le nouveau président est censé officier comme chef de l’État pendant plusieurs mois avant un retour des civils au pouvoir. Ba Ndaw, ancien colonel-major âgé de 50 ans, est un officier retraité de l’armée de l’air, notamment passé par l’École de guerre de Paris au cours de sa formation.
Ba Ndaw avait notamment été l’aide de camp de l’ex-président malien, le général Moussa Traoré, décédé le 15 septembre et avait assumé les fonctions de chef d’état-major adjoint de l’aviation sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré de 1992 à 2002.
Il avait été nommé ministre de la Défense en mai 2014, après la démission de Soumeylou Boubèye Maïga, au lendemain d’une défaite de l’armée malienne à Kidal.
Ces deux personnalités ont été désignées cet après-midi à Bamako par un collège composé de dix-sept membres dont sept représentants du CNSP et deux du M5-RFP. Le conseil national de la société civile, le Conseil National des Jeunes (CNJ), les organisations et associations féminines ont chacun un représentant au sein de cet organe de désignation. Les autres organisations représentées au sein du collège sont la fédération des personnes handicapées, les organisations syndicales, les mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation, les légitimités traditionnelles et les organisations des Maliens de l’extérieur.
La cérémonie de prestation de serment du président et de son vice-président est prévue le 25 septembre 2020. Rappelons cette désignation intervient à la veille de la fête des soixante années d’indépendance du Mali.
Cette nouvelle devrait aboutir à la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, indiquent certains observateurs maliens. L’organisation sous régionale a suspendu le Mali de toutes ses instances suite au coup d’état du 18 août dernier. L’ultimatum de la CEDEAO expire ce mardi 22 septembre 2020. Le médiateur de l’organisation sous régionale, Goodluck Jonathan est attendu à Bamako le lendemain, 23 septembre 2020.
Au même moment, certains observateurs soulignent déjà les priorités de la transition. Il s’agit, selon eux, de la réorganisation du système de défense pour un retour rapide de la paix et la sécurité et l’organisation des élections transparentes et crédibles. Des politologues estiment également que la révision de l’accord pour la paix et la réconciliation doit être inscrit parmi les défis à relever par cette transition.
Pur produit de l’armée malienne
Né le né le 23 août 1950 à San, dans la région de Ségou, le tout nouveau président de la transition. a fait une brillante carrière au sein de l’armée de l’air, avant de faire valoir ses droits à la retraite voilà deux ans.
Après son baccalauréat, il est incorporé comme engagé volontaire dans l’armée le 1er juin 1973. L’année suivante, il est désigné pour suivre un stage de pilote d’hélicoptère en URSS. En mars 1976, le jeune militaire N’Daw, alias « Le Grand », intègre la toute nouvelle l’Armée de l’Air. Titulaire d’un brevet d’étude militaire supérieur en France, il est aussi breveté de l’Ecole de guerre (CID) en 1994.
Il est de la 7è promotion (1973) de l’École militaire interarmes (EMIA) de Koulikoro. Comme de nombreux cadres de son corps, il est passé par l’ancienne URSS où il a suivi plusieurs stages. Il peut se prévaloir d’une riche carrière militaire. Il a ainsi été aide de camp du président Moussa Traoré, chef d’état major de l’Armée de l’Air, chef d’état major adjoint de la Garde nationale, directeur du Génie militaire chef de cabinet de défense à la Primature, directeur général de l’Equipement des armées, chargé de mission au MDAC.
Depuis 2008, le colonel-major Bah N’Daw est directeur de l’Office national des anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre (ONAC). Officier de l’Ordre national, il a aussi été décoré de la médaille du mérite militaire et de celle du Mérite national.
Par la suite le colonel-major à la retraite Bah N’Daw est devenu le ministre de la Défense et des Anciens combattants. Il a remplacé à ce poste Soumeylou Boubèye Maïga qui a présenté sa démission. La nouvelle est tombée tard dans la nuit de mardi. Ce réaménagement de l’équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Moussa Mara intervient quelques jours après le revers subi par nos forces armées à Kidal face aux mouvements armés irrédentistes et djihadistes.
Il est aujourd’hui devenu le président de la transition .
Nous lui souhaitons bon vent pour son nouveau poste
Bah N’Daw parle français, russe, anglais et bamanan.