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Désignation du président et le vice-président de la transition : le CNSP a floué le M5-RFP et l’imam Mahmoud Dicko
Publié le mercredi 23 septembre 2020  |  Le Combat
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de clôture des journées de la concertation nationale sur la transition
Bamako, le 12 septembre 2020 au CICB. Le CNSP a procédé à la clôture des journées de la concertation nationale sur la transition au terme de trois jours d`échanges à l`issue desquels une charte et une feuille de route de la transition ont été validées par les participants, selon le rapport de synthèse.
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Depuis lundi, les Maliens sont situés sur la personnalité qui devra conduire la transition. Son nom a été donné lors d’une rencontre initiée par les militaires à Kati en présence de tous les représentants de la société malienne sauf le M5-RFP. Le colonel Assimi Goïta et ses amis ont réussi un autre coup de force devant le mouvement qui a fait partir l’ancien Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.




Le nouvel homme fort du Mali s’appelle Colonel-Major Bah N’Daw. Ce dernier est un militaire retraité dont la junte a jugé utile de porter sa confiance sur sa personne. Aussitôt l’annonce faite à la télévision nationale, le M5-rfp a convoqué une réunion d’urgence au siège du mouvement. À l’issue de cette rencontre, Choguel a tenu à clarifier l’opinion sur cette nomination qui du moins n’a pas fait l’objet de consultation comme l’avait annoncé la junte.

En effet, le M5-RFP dénonce son absence du collège ayant choisi le Président et le vice-président de la transition. « Il faut noter que c’est le M5-RFP qui a commencé la lutte. Le CNSP sait que les Maliens n’aiment pas l’ingratitude. La personne qui a applaudi le pouvoir aujourd’hui est la même personne qui se retournera contre lui quand cette dernière constatera qu’il a eu ingratitude et trahison », a laissé entendre Dr Choguel K. Maïga.

Selon ses propos, le M5-RFP a été berné par le CNSP dans le processus de désignation du président et du vice-président de la transition. Le M5-RFP qui ne conteste pas la qualité des personnalités choisies regrette par contre ‘’la méthode’’ par laquelle ces choix ont été faits. « Nous avons entendu dans un communiqué lu sur les antennes de l’ORTM que le collège qui a désigné le Président et le vice-président de la transition aurait en son sein, deux représentants du M5-RFP. Ça ne correspond pas à la vérité. Le M5-RFP n’a pas siégé au sein du collège. Le M5 RFP a été saisi par écrit, par le président du CNSP pour demander de designer deux représentants qui devraient siéger au sein du collège qui, à son tour devait choisir le président et le vice-président de la transition. En retour, le M5-RFP a adressé un courrier au CNSP pour lui demander de lui donner un certain nombre d’informations en l’occurrence, la composition du collège, la qualité de ceux qui y participent, la clé de répartition, les critères de désignation du président et du vice-président », a indiqué le porte-parole du M5-RFP, Choguel Kokala Maïga à la presse après la réunion du comité stratégique.

Il a expliqué aussi que le M5-RFP a demandé au CNSP de lui communiquer la version finale consolidée issue des travaux qui se sont passés entre les experts du M5-RFP et ceux du CNSP. « En réponse à votre courrier cité en référence, je vous informe que le Comité stratégique du M5-RFP se réjouit de l’aimable invitation qui lui a été adressée pour participer au Collège de désignation du Président et du Vice-Président de transition le lundi 21 septembre 2020. Toutefois, le Comité Stratégique du M5-RFP souhaite, préalablement à sa participation audit collège, avoir par écrit de la part du CNSP, des précisions sur son mode de fonctionnement, sa composition, les conditions de réception des candidatures et de désignation du Président et du Vice-Président de transition », a-t-il ajouté.

Dans son courrier, le Comité Stratégique du M5-RFP a souhaité avoir les versions finales de la Charte et de la Feuille de route dûment signées. Ce qui n’a pas été le cas témoigne Choguel. « Nous avons demandé donc, les versions finales consolidées », a-t-il ajouté.

Alors que le CNSP n’a jamais donné suite à ce courrier, le M5-RFP constate avec étonnement que le 21 septembre, le CNSP a appelé les experts du M5-RFP à Kati pour leur remettre une copie de la charte pour la transition et de la clé de répartition des membres du (Conseil National de Transition (CNT). « Nous avons constaté nos experts et nous, avec regret que tout ce qui a été convenu avec le CNSP, il y a deux jours, acté entre les deux délégations a été purement et simplement biffé », s’insurge Choguel. Malheureusement, dans cette démarche contestée du CNSP, les militaires ont voulu convaincre les délégués du M5-RFP de participer au collège. « Nos délégués ont expliqué que le M5 attend en ce moment encore, une réponse écrite qui n’est pas venue donc, ils n’ont pas mandat à siéger au collège », a-t-il clarifié.

Plus scandaleux, l’autorité morale du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko a été invité par le CNSP comme personne-ressource au collège. « Il nous a dit qu’à son arrivée, il a constaté qu’au lieu d’un collège qui délibérait, c’est un communiqué que le Président du CNSP est venu lire. Il n’y a eu aucun débat, il n’y a eu aucun document, il n’y a eu aucun échange et il (Imam DICKO) a dit séance tenante que ce qui vient d’être lu le surprend parce que le M5-RFP n’est pas là. Le représentant de la société civile a dit la même chose », rapporte le porte-parole d’une voix très serrée.

Qu’il s’étonne de l’absence du M5-RFP alors que dans le communiqué qui vient d’être lu par le CNSP, selon Choguel, l’Imam Dicko a fait savoir aux militaires que « la décision qu’ils ont prise relève de leur seule responsabilité face au peuple malien et face à l’histoire ».

En clair, la démarche de CNSP n’a pas changé, car après avoir « charcuté » la charte de la transition en leur faveur, ils viennent d’imposer un président de la transition. La question que beaucoup de Maliens se posent aujourd’hui est de savoir à quand les militaires viendront imposer le Premier ministre et le gouvernement. À cette allure, l’on est en train de faire du neuf avec les anciens matériaux. Et d’imposition en imposition, le Mali est bien parti pour avoir un président imposé pour les élections futures. Entendant, l’arrivée du médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, ce mercredi permettra de clarifier un certain nombre de choses.

Bourama Kéïta

LE COMBAT
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