La CEDEAO, lors de son mini-sommet tenu le mardi 15 septembre 2020 à Accra, recommandait à la junte de designer à la tête de la transition un président et un Premier ministre civils. La junte avait une semaine pour s’exécuter, c’est-à-dire avant le 23 septembre. Mais la junte semble entendre les recommandations de la CEDEAO avec une sourde oreille.
Dans sa ruse, elle a choisi contre toute attente un militaire à la retraite. C’est le colonel-major Bah N’Daou qu’elle a fait choisir avant-hier lundi 21 septembre 2020, à deux jours de l’expiration de la date indiquée par la CEDEAO. Et la vice-présidence est revenue au colonel Assimi Goïta, président de la junte. Le nom du Premier ministre doit attendre le serment du président, prévu pour ce vendredi 25 septembre 2020 alors que sa nomination fait partie des exigences de la CEDEAO pour s’attendre à la levée des sanctions contre le Mali. S’y ajoute la libération des détenus à la suite des évènements du 18 aout. Les militaires cherchent à gagner du temps. Jusqu’à quand durera leur jeu ? Doit-on s’attendre à un Premier ministre militaire à la retraite aussi ? En tout cas, le médiateur de la crise sociopolitique du Mali, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, est attendu aujourd’hui au Mali pour faire le point de la situation. La suite de sa visite déterminera le sort du Mali dans l’espace CEDEAO.