Vu de l’extérieur, il est tellement facile de dire à une victime de VBG (violence basée sur le genre) de porter plainte contre son bourreau ! Mais, je prie que Dieu éloigne tous mes semblables de tels traitements qui te font renier ta féminité. Ce sont des mots, des cris, des coups, ensuite des chantages…
C’est le silence coupable de ton entourage qui te rend triste, effarée ; qui te contraint à fermer les yeux car une femme divorcée n’a pas bonne presse. Ce refus de porter plainte est souvent lié à la peur de l’échec, le regard de la société, la peur du jugement des autres face à un retour en famille.
C’est la peur de raconter ses déboires à ces amies «kpakpatos» (rapporteuses) qui s’empresseront de te vendre autour d’elles ; la peur de retourner en famille et de subir les moqueries des belles-sœurs. Quand tu as des enfants, c’est la peur de ne plus pouvoir se remarier car rares sont les hommes ou les familles qui acceptent les enfants d’autrui.
Finalement, tu restes, tu subis, tu te tais… Notre société nous a formatées pour accepter toutes sortes d’humiliations sous prétexte que cela fera de nos enfants des super hommes. Et quand tu oses te rebeller, tu es montrée du doigt, souvent mise sur le banc des accusés, traitée de tous les noms avant que la vérité n’éclate… Vous allez continuer à vous indigner lorsque des cas apparaîtront au grand jour. Mais, soyez sûrs que parmi celles qui s’indignent, il y en a qui subissent ou qui ont subi 100 fois plus. Tant que la société sera toujours hypocrite, ce phénomène ne cessera jamais.
Ne pensez pas que cela existe seulement chez une certaine catégorie de femmes, mais toutes les couches sont concernées : commerçantes, fonctionnaires, femmes au chômage, instruites, illettrées… Notre société tolère très mal les femmes célibataires. Ce qui fait que nous sommes prêtes à tout pour nous caser.
Une chose est sûre, c’est que quand tu t’en sors, à part Dieu, personne ne pourra te dévier de la voie que tu t’es tracée parce que tu as vu l’être humain dans toute sa laideur. Et tu ne laisseras plus jamais quelqu’un t’ôter ta joie de vivre !