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Anatomie et gestion des coups d’Etat au Mali : Qui vient par les armes périra par les armes !
Publié le mardi 29 septembre 2020  |  Le Matinal
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Aujourd’hui, les militaires ont pris la fâcheuse habitude d’interférer dans la vie publique malienne par des coups d’État à répétition. Bienvenue dans la République des coups d’État où l’homme est un loup pour un autre homme. De Modibo Kéita à IBK, en passant par Moussa Traoré et ATT, tous ont été chassés du pouvoir par des militaires armés jusqu’aux dents en soif de renommée ou en quête d’espèces sonnantes et trébuchantes chez certains. Seul, le démocrate Alpha Oumar Konaré fût l’unique rescapé de cette folie et furie soldatesque.
L’actuelle junte, selon certains, brille par son incapacité à gérer, symptomatique de l’impréparation du coup d’État. Justement, à propos du coup d’État, on commence à comprendre, pour l’ensemble de la population, que le pouvoir a été rendu…Selon les auteurs d’une telle affirmation, la junte n’a aucune personnalité en son sein qui bénéficie de l’aura du peuple malien qui, néanmoins, se satisfait du départ du président IBK.

Les porteurs kakis sont en train de prendre goût pour le pouvoir, toute chose qui explique leur dérive totalitaire au front. Les concertations nationales ont ressemblé au saupoudrage sinon il faut savoir que la junte a sa stratégie et tente, par l’usure du temps, de damer le pion au monde politique tout en trouvant sympathie auprès du peuple occultant les sanctions de la CEDEAO. Tout cela pour ses propres intérêts ? Mais les Maliens ne sont pas dupes. Les militaires à l’origine du départ de l’ancien président sont soucieux par l’appât du gain, ils n’ont aucun charisme, et brillent par leur amateurisme et leur impréparation à GÉRER la Res Publica, c’est à dire la chose publique qu’est l’ÉTAT.

De constat, rares sont ceux parmi ces personnalités ayant fait preuve de gestion dans l’administration, il s’agit de néophytes inexpérimentés qui peuvent vite se commuer en fossoyeurs de l’économie. La peur des armes ne doit plus faire frémir. Cette junte a désormais le couteau sous la gorge, elle doit réussir ou périr.

Nos expériences et investigations prouvent que le pouvoir a été transmis et que les héritiers d’un jour jouent au dilatoire. La stratégie d’AssimiGoïta et sa horde d’officiers n’est plus qu’un secret de polichinelle. Et le peuple n’est pas dupe. Nous sommes descendants des Askias, Biton, Tiéba, Soundjata, nous défendrons notre pays au prix du sang. C’est sur des sacrifices suprêmes que notre nation s’est bâtie. Nous en appelons donc au patriotisme des uns et des autres pour sauver le navire Mali.

Il est temps que les militaires s’occupent de la défense de l’intégrité PHYSIQUE du TERRITOIRE malien en arrêtant leur penchant et leur propension démesurés pour le pouvoir. Leur salut est à ce prix. Ils ne peuvent plus prétexter d’avoir sauvé le peuple en évinçant un président démocratiquement élu comme c’est toujours le cas. Aussi, les politiciens doivent arrêter des manifestations de rue en escomptant sur un parachèvement de leur action par l’armée. Ce travail n’est pas la vocation des porteurs d’uniformes devenus milliardaires. Le fondement de l’armée est le peuple, mais il faut mettre fin à la spirale de coups d’État. Pour ce Malien, les putschistes actuels au pouvoir doivent partir quelle que soit la manière. Ils sont adulés, ajoute t-il, par ceux qui pensent que leur salut passe par eux.

La junte aujourd’hui est sur un piédestal prêt à fabriquer des milliardaires, ceux n’ayant pas goutter aux joies de leur succès se prépareront pour renverser le prochain président au bénéfice des insurrections de rue. Mais le cas Amadou Haya Sanogo doit leur servir de leçon ou encore Moussa Dadis Camara de la Guinée. Le monde est ainsi conçu par la justice divine. Le méchant est payé par ses actes, le bienfaiteur pour ses œuvres de charité, le tueur ses crimes…Mais c’est toujours le Très-haut qui veille. Les cas Moussa Traoré, ATT, Amadou Haya (Mali), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Kadhafi (Libye), Robert Guey (Côte d’Ivoire), Mobutu (ex-zaïre), Samuel Doe (Libéria), Ben Ali (Tunisie), sont, hélas !, là pour le prouver.

Assimi et ses compagnons d’armes ont parachevé une œuvre déjà entamée par le peuple souverain du Mali. Ils ont promis de rendre le pouvoir à ce peuple brave et courageux. Autrement dit, il n’y aurait jamais eu ce coup de force délibéré des putschistes sans un travail préalable fait de manière patriotique et organisé. Il faut rendre à César (peuple) ce qui appartient à César. L’amateurisme de la junte est en train de la rendre impopulaire et les concertations furent un gaspillage d’énergie et de temps.

Pendant ce temps, nous sommes devenus la risée du monde entier avec des dirigeants inconscients, hypocrites, malhonnêtes et apatrides tout court…

ISSIAKASIDIBÉ
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