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La justice malienne très décriée par les justiciables : le port de la robe noire est une tradition française sous Louis IX
Publié le mardi 29 septembre 2020  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par A S
Rentrée des Cours et Tribunaux 2018-2019
Bamako, le 22 novembre 2018 la Rentrée des Cours et Tribunaux 2018-2019 a été Présidée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, président du Conseil supérieur de la magistrature
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Selon l’ancien président Alpha Oumar Konaré, le juge est indépendant de tout sauf de l’argent sale. Les décisions de justice sont mal rendues, les justiciables ont perdu confiance aux juges. Il y a lieu d’assainir la justice pour toute fin utile. Beaucoup de juges maliens seraient éclaboussés dans des scandales financiers.

Le Programme décennal de développement de la Justice (PRODEJ) censé moderniser la justice et assainir le temple ne l’a pas fait. Leur modernité est le port des robes «made in France». Ce type de robe n’est pas adapté au climat du Mali, pays sahélien: un magistrat affirme qu’on étouffe dedans pendant la canicule. Son prix est exorbitant: une robe de qualité importée de la France peut coûter l’équivalent du salaire mensuel d’un juge malien.



Cour suprême, Cour constitutionnelle : des costumes inadaptés à la culture malienne

Avez-vous déjà assisté à une cérémonie de proclamation des résultats définitifs des élections présidentielles ou législatives par la Cour constitutionnelle, ou à une cérémonie des prestation de serment du président de la République devant la Cour suprême, ou à une audience publique d’une Cour d’assises ou d’un tribunal de première instance ?

S’il y a une chose qui ne passe pas inaperçue dans ce genre d’évènements, c’est bien l’accoutrement de nos hommes de loi. Les juges des cours et des tribunaux maliens portent encore le même modèle de robe, avec le même type d’accessoires, rabat, épitoge, insignes que les juges français.

Pour les audiences solennelles, un texte instruit aux membres de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême du Mali de porter un costume constitué d’une toge avec bande verticale verte sur chaque pan, simarre en soie noire; une épitoge rouge bordée de fourrure blanche; un rabat en dentelle noire; une bande vert-or- rouge à frange or portée sur l’épaule droite et passant sous l’aisselle gauche ; une toge de velours noir bordée en bas de galons de soie lisérés d’or.

Les costumes du président de la Cour comprennent en outre un manteau en ventre de petit gris et une cape en fourrure. Allez chercher un couturier malien qui peut confectionner ce modèle de costume avec des matériaux disponibles sur place !

Où est donc passé le PRODEJ ?

Les concepteurs du Programme décennal de développement de la justice (PRODEJ) censé aider à reformer et à moderniser notre appareil judiciaire n’a pas songé à corriger cette faute grave. Si les décideurs n’ont pas eu ce réflexe quarante (40) ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, on peut conclure qu’ils n’ont pas perçu également le besoin d’adapter notre droit dit moderne, largement inspiré du droit français, à nos réalités. Nos textes de loi sont encore, dans beaucoup de cas, de pales copies des textes de loi de la France.

Transition démocratique : la presse malienne et ses dérives

Pour réguler la démocratie, il faut une Société civile forte et une presse forte. Aujourd’hui, ces deux (02) structures ne répondent plus aux attentes des citoyens. Les membres du Conseil national de la Société civile (CNSC) sont décriés. La presse, toute tendance confondue, devient une marchandise qui se vend au plus offrant.

On peut dénombrer plusieurs dérives de la presse écrite, parlée et audiovisuelle, qu’elle soit publique ou privée, tant celles-ci sont devenues courantes et ont tendance à tomber dans la banalité: ignorance ou altération des faits, absence de sources crédibles, manque de recoupements dans l’analyse de l’information, déséquilibre dans le traitement de l’information, diffamations et incitations à la violence, querelles de personnes ou d’institutions par journaux et radios interposés, censure et autocensure, etc.

Le reproche que l’on fait le plus souvent à la presse malienne, c’est d’avoir tourné le dos à un principe cardinal du journalisme qui enseigne que les faits sont sacrés et les commentaires libres. Certains membres de la profession, par ignorance ou par calcul, ont inversé le principe: pour eux, les commentaires sont sacrés et les faits sont libres.

Les maux de la presse sont stigmatisés par ceux-là mêmes qui opèrent dans la profession. Le président de l’instance d’autorégulation des organes de presse au Mali, l’Observatoire pour la déontologie et l’éthique de la presse (ODEP) avait regretté qu’après plusieurs années: «La cloison ne soit pas toujours nettement  tranchée entre journaliste et homme politique, entre journalisme et affairisme, entre journalisme et opportunisme, entre presse et racket, entre presse et chantage, entre presse et corruption».
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