“Justice and Dignity for the Women of Sahel (JDWS)/ Justice et Dignité pour les Femmes du Sahel (JDFS)“ est une organisation non gouvernementale, créée pour la réalisation de la vision d’un monde sans violence contre les femmes et les filles.
Elle est une ONG de réflexion et d’initiatives dont l’objectif principal est un engagement contre toutes les violences basées sur le genre, surtout celles physiques et psychologiques, contre des femmes et des filles dans le monde et particulièrement au Sahel.
L’ONG (JDWS) doit son origine à une femme malienne qui a vécu au Mali et dans d’autres pays du Sahel durant les difficiles périodes des conflits armés où elle a été témoin de divers types de violences contre de femmes et des filles.
“A travers des concertations avec des ami (e)s qui ont la même volonté de mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, est née JDWS“, explique Mme Aïda Hamahady Oualate, sa fondatrice et présidente exécutive. “L’équipe de l’ONG entend aider à briser le silence et lever les tabous pour mieux informer sur les violences basées sur le genre, afin d’assister les femmes et filles du Sahel à dénoncer haut et fort leurs maux. Malheureusement, ces violences faites aux femmes et les filles sont ancrées, maintenues et justifiées par des normes sociales qui désavantagent les femmes et les filles“, déplore Mme Aïda Hamahady Oualate.
En juin 2020, l’ONG Justice and Dignity for the Women of Sahel (JDWS), a publié une étude sur l’impact de la pandémie de coronavirus sur les violences basées sur le genre (VBG) dans 6 pays sahéliens dont le Mali. Dans ce document, l’ONG a alerté sur la hausse des violences basées sur le genre dans cette région en pleine crise sanitaire liée au coronavirus. Ainsi, avec l’irruption de la Covid-19, on assiste à une flambée de cas de violences basées sur le genre (VBG) au Sahel, selon l’étude de l’ONG. “La situation pourrait s’aggraver à défaut d’une prise en charge adéquate“, prévient la présidente.
Sur 1056 femmes/filles enquêtées, 551 déclarent avoir subi des violences verbales ou physiques durant la crise sanitaire. Ces violences sont de nature diverse. De 40.63 % avant la pandémie à 52.18 %, soit 12 % d’augmentation. “États et ONG n’arrivent pas à coordonner leurs actions“, regrette la Fondatrice Aïda Hamahady Oualate.
Manque de coordination
“Justice and Dignity for the Women of Sahel (JDWS)/ Justice et Dignité pour les Femmes du Sahel (JDFS)”, a organisé le jeudi 6 février 2020 un Panel de discussion sur le thème : “Se reconstruire et apprivoiser son corps à la suite de mutilations génitales féminines“.
Ledit panel était animé par Dr. Mamadou Traoré, Gynécologue Obstétricien au Centre Hospitalier Universitaire du Point G et le Dr. Lalla Fatoumata Traoré enseignante chercheuse à l’école de médecine de Bamako au Magic-Ciné (Ex-Babemba). C’était en présence de Aïssata Ba, Représentante humanitaire (JDWS) Mali ; Souleymane Maïga, Secrétaire général JDWS Mali ; Diana Sididi, Chargée de Communication JDWS Mali.
De cette rencontre, il ressort que les filles qui subissent des mutilations génitales font face à des complications à court terme, telles que des douleurs intenses, des saignements excessifs, des infections et des difficultés à uriner, ainsi qu’à des conséquences à plus long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale.
Bien que principalement concentrée dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) est un problème universel. Elle persiste également dans certains pays d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que parmi les populations immigrées vivant en Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Au Sahel, les causes fondamentales des violences faites aux femmes et aux filles résident dans les fortes inégalités structurelles entre les sexes, le non-respect des droits humains et l’abus de pouvoir masculin dans des sociétés où le système du patriarcat a toujours prévalu. Les événements multiples comme les sévères changements climatiques, le terrorisme et les conflits armés qui secouent la sous-région ouest-Africaine accentuent les violences basées sur le genre.
Dans cette région du monde, les femmes et les filles sont depuis la nuit des temps victimes de ces violences. En raison des pesanteurs socioculturelles, les femmes et les filles payent un lourd tribut, du fait des structures sociales qui les discriminent, subjuguent et minent leur bien-être. Elles travaillent 18h/24, se réveillent avant tous les membres de la famille, pour ne se coucher qu’après toute la famille. Ces violences commencent généralement très tôt, depuis l’enfance pour s’accentuer à l’âge adulte.
Malheureusement, elles sont ancrées, maintenues et justifiées par des normes sociales. Les filles au Sahel notamment, sont entre autres victimes de mutilations génitales féminines, d’attouchements sexuelles, pédophilie et/ou inceste, dans leur enfance et de harcèlements sexuels, de viols, de mariages précoces et/ou forcés (qui entrainent l’arrêt de leur scolarité et les affectent autant psychologiquement que financièrement), répudiation ou de divorce, plus souvent, prononcé à leurs tords, même quand elles sont dans leurs droits.
Humiliées, parfois battues et économiquement discriminées, elles n’ont d’autres options que de se murer dans la soumission et confier leur sort à la fatalité. Même quand un corpus juridique national et international favorable à la protection de leurs droits, existe, son application est très timide et ceux qui en sont chargés, sont dans leur quasi-majorité des hommes. Bien avant l’impact de la pandémie de Covid-19, une très grande partie de la population de cette partie de l’Afrique de l’Ouest dépend depuis longtemps de l’aide humanitaire.
Perspectives
L’ONG “Justice and Dignity for the Women of Sahel (JDWS)/ Justice et Dignité pour les Femmes du Sahel (JDFS) ” a officiellement a été créée dans le 9 septembre 2019.
Dans le cadre de la célébration de ce 1er anniversaire au Mali, l’ONG a décidé de donner la parole aux acteurs intervention de la prévention et la lutte contre les VBG.
Pour ce faire elle a réalisé une série d’interviews avec des religieux, les acteurs des forces de l’ordre et de la justice ; les responsables des Centres de santé spécialisés dans la prise en charge des cas de VBG. Elle a aussi interrogé les gardiens de la tradition (griot).
De l’analyse de ces entretiens, il ressort que même les VBG peuvent être expliqué des facteurs culturels, sociopolitiques, la consommation et de l’alcool et des stupéfiants, aucune société ne tolère cette violence gratuite et cruelle contre la personne humaine, de manière générale, et la femme en particulier.