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Transition au Mali: Doute sur la bonne foi des colonels à la tête du pays !
Publié le mercredi 30 septembre 2020  |  L’express de Bamako
Cérémonie
© aBamako.com par AS
Cérémonie de clôture des journées de la concertation nationale sur la transition
Bamako, le 12 septembre 2020 au CICB. Le CNSP a procédé à la clôture des journées de la concertation nationale sur la transition au terme de trois jours d`échanges à l`issue desquels une charte et une feuille de route de la transition ont été validées par les participants, selon le rapport de synthèse.
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C’est parti pour la transition malienne depuis la nomination d’un
Premier ministre, en la personne de l’ancien ministre Moctar Ouane,
et cela deux (02) jours après la prestation de serment couplée à
l’investiture du nouveau Président de Transition, le Colonel-major à
la retraite, Ba N’Daw, et du vice-président, le Colonel Assimi Goïta !
Un moment fort dans la vie de la nation malienne qui aura vu le
nouveau chef de l’État malien prendre des engagements forts, en
dépit du court temps imparti pour la transition (seulement 18 mois),
résumant en partie les aspirations les plus profondes des
Maliennes et des Maliens. Pourra-t-il les tenir ?

Voilà toute la question, avec un Vice-président qui veut être plus
royaliste que le roi, en somme un dictateur en puissance qu’il va falloir à
Bah N’Daw de canaliser le plus vite possible, s’il veut vraiment relever
les défis de la construction du nouveau Mali. D’un air innocent le jour de
la lecture de leur toute première déclaration sur l’ORTM, l’homme se
révélera par la suite être un roublard qui prend du plaisir à faire et à
défaire les choses au gré de ses humeurs, disons de son dessein caché
à s’accaparer, et à complètement s’accaparer du pouvoir !

L’adoption en catimini d’un acte fondamental à l’insu de tous, les jeux
troubles avec le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces
patriotiques (M5-RFP) dans le but de léser ce dernier de sa lutte, la mise
devant le fait accompli du collège qui devait désigner un président pour
la transition, et enfin la volonté affichée de pouvoir un jour remplacer le
président de la transition…

En effet, le Colonel Assimi Goïta veut coûte que coûte se donner la
prérogative de pouvoir remplacer le Président de la transition, Chef de
l’État, en cas de vacance de poste. À ce dessein nourri par l’homme et
ses camarades de l’ancien Comité National pour le Salut du Peuple
(CNSP), la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) oppose un niet de recevoir!

On se rappelle, tout juste après la prestation de serment et l’investiture
du Président et du Vice-président de la transition, la médiation de la
CEDEAO, assistée des responsables et représentants de la
Communauté internationale, a rencontré la presse nationale et
internationale pour mettre les points sur les «i», comme on dit, pour ce
qui concerne certaines manigances des militaires du CNSP se
rapportant aux prorogatives du vice-président de la transition, qui
pourrait, selon les termes de la charte de transition, remplacer le
président, donc le chef de l’État, en cas de vacance ! Toute chose à
laquelle la CEDEAO s’est opposée depuis le mini-sommet d’Accra, mais
qu’on tente toujours à faire passer par la force !

Conformément à la décision des Chefs d’État et de Gouvernement prise
lors de la réunion tenue à Accra (République du Ghana), une mission de
la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO), conduite par le Médiateur de la CEDEAO pour le
Mali, Goodluck Jonathan, ancien Président de la République Fédérale
du Nigéria, a effectué une visite à Bamako, du 23 au 25 septembre
2020, où elle assisté à l’investiture du président de la transition, le
Colonel-major à la retraite Bah N’Daw.
La délégation comprenait Mme Shirley Ayorkor Botchwey, ministre des
Affaires Étrangères et de l’Intégration Régionale de la République du
Ghana, Président du Conseil des Ministres de la CEDEAO, et Jean
Claude Kassi Brou, Président de la Commission de la CEDEAO.
L’objet de la mission était d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en
œuvre des décisions prises lors des Sommets extraordinaires des Chefs
d’État et de Gouvernement, du 20 et du 28 août 2020 et du mini-sommet
des Chefs d’État et de Gouvernement tenu à Accra, le mardi 15
septembre 2020, dans le cadre du processus de normalisation
constitutionnelle au Mali.
La délégation a eu des rencontres avec: le Président de la transition,
Chef de l’État, S.E.M. Bah N’DAW; le Comité National pour le Salut du
Peuple conduit par son Président, le Colonel Assimi GoÏta; les
Ambassadeurs des États membres de la CEDEAO accrédités au Mali;
des États membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations
Unies accrédités au Mali (Chine, États-Unis d’Amérique, France, Grande
Bretagne, Russie), élargi au Délégué permanent de l’Union Européenne
(UE) au Mali, aux Ambassadeurs de la République Fédérale
d’Allemagne et du Royaume d’Espagne au Mali.
La Mission a rappelé que la Communauté économique des États de
l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est principalement concernée par la
préservation de la démocratie constitutionnelle dans la sous-région et
non par le soutien à des régimes quels qu’ils soient. Lors de cette
mission, la délégation s’est fortement préoccupée de la situation des
personnalités civiles et militaires de l’ancien régime en détention, depuis
le mardi 18 août 2020.
La mission a également pu rencontrer l’ancien Premier ministre, Boubou
Cissé. La Mission a insisté sur la libération urgente de ces personnalités
conformément aux décisions des Chefs d’État et de Gouvernement. La
Mission a pris acte de la nomination et de l’investiture de Monsieur Bah
N’DAW en qualité de Président de la Transition. Elle lui a félicité
chaleureusement et lui souhaité plein succès dans sa mission.
La Mission a en outre rappelé l’importance et l’urgence de la nomination
d’un Premier ministre, Chef de Gouvernement, civil qui sera chargé de
conduire, sous l’autorité du Président de la Transition, les chantiers des

différentes reformes du dialogue national inclusif et de préparer les
prochaines élections présidentielles et législatives. La Mission a
également rappelé l’importance d’obtenir la version finale et officielle de
la Charte de la Transition prenant en compte les décisions issues des
Sommets des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment: la
dissolution du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP)
avant/après l’investiture du Président de la Transition; les responsabilités
du Vice-président, chargé de la Sécurité et de la Défense; l’impossibilité
pour le Vice-président de remplacer le Président de la transition...
Pas question donc que le Colonel Assimi GoÏta puisse remplacer le
Colonel§major à la retraite, Bah N’Daw en cas de vacance, d’où
l’exigence de l’obtention de la version finale et officielle de la Charte de
la Transition par la CEDEAO pour s’assurer de l’effectivité du respect de
ses recommandations. Le Colonel Assimi Goïta doit donc sortir de sa
posture de dictateur en puissance pour s’inscrire dans une dynamique
républicaine en mettant un frein à ses ambitions démesurées, bien que
jusqu’ici inavouées, mais qui crèvent les yeux. Le Mali n’a pas intérêt à
ce que la situation se dégrade de nouveau avec la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Par Moussa DIARRA
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