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Au Mali, coup d’État dans un pays sans État
Publié le mercredi 30 septembre 2020  |  Monde Diplomatique
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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine
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La junte qui a renversé le président malien Ibrahim Bou- bacar Keïta le 18 août dernier a chargé le colonel à la retraite Bah N’Daw de diriger la transition vers un nou- veau régime civil. Le pays subit son quatrième coup d’État depuis son indépendance, en 1960. L’intervention de l’armée révèle la fragilité de régimes politiques corsetés par les institutions financières internationales.

Coup d’État ? Coup de grâce ? Coup de génie ? La presse malienne rivalise de jeux de mots pour qualifier les événements du 18 août 2020 qui ont vu un groupe d’officiers supérieurs déposer le président Ibrahim Boubacar Keïta et son premier ministre Boubou Cissé. Que les mutins rejettent la qualification de coup d’État pour prétendre avoir « pris [leurs] responsabilités » face au « chaos », à l’« anarchie » et à l’« insécurité » qui règnent dans le pays par la « faute des hommes chargés de sa destinée » ne surprend pas. En revanche, la répugnance d’acteurs politiques et sociaux de premier plan à utiliser l’expression en dit long sur le malaise teinté de soulagement de nombreux Maliens. De fait, l’opération militaire, qui s’est déroulée rapidement et presque sans heurt, clôt provisoirement une période de tensions politiques et sociales aiguës. Les résultats contestés des législatives d’avril empêchaient la formation d’un nouveau gouvernement depuis le mois de juin, tandis que des manifestations massives organisées par la plate-forme d’opposition regroupant le Mouvement du 5 juin et le Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) réclamaient, en plein cœur de la capitale Bamako, la démission du chef de l’État, ou du moins le départ de son gouvernement. Les putschistes affirment d’ailleurs s’inscrire dans un soulèvement « populaire », leur coup de force ayant été salué par l’imam salafiste Mahmoud Dicko, figure de proue de la contestation contre le pouvoir.

En revanche, le lendemain du 18 août, les condamnations extrêmement fermes pleuvent de la part des organisations panafricaines et internationales. L’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) estiment qu’une « ligne rouge » a été franchie et exigent le retour à l’« ordre constitutionnel ». « Le temps des coups d’État est révolu », tranche également le président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Faki Mahamat. Les sanctions sont immédiates : le Mali est (...)

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