En dépit du mauvais état des véhicules, les surcharges rendent le voyage très pénible
Jeudi dernier, aux environs de midi sur la Route nationale 8 (RN8), les passagers attendaient un car à Madina Kouroulamini, un village, situé à une vingtaine de kilomètres de Bougouni, pour rejoindre Bamako.
«Pon, ponnn !», klaxonnait bruyamment un car avant de se garer au bord de la route. Aussitôt garé, les clients se sont rués vers les deux portières du véhicule. L’apprenti, vêtu d’un blouson noir, ne cessait de héler les clients arrêtés au bord de la route. «Allez-vous à Bamako ?», s’exclamait-il.
Les passagers ont embarqué à bord. Mais à l’intérieur du véhicule, point d’espace pour se frayer un chemin encore moins de siège vacant à occuper. Il faut s’arrêter en attendant de trouver une place. Soudain, une personne chargée de la collecte des frais de transport tend au passager nouvellement embarqué un tabouret en plastique bleu. «Il y a des passagers qui descendent à Bougouni. Vous pourrez occuper un siège dès qu’ils descendront», s’empresse-t-il de dire pour rassurer les clients qui s’inquiétaient de leur inconfort.
À l’arrivée du véhicule dans la Cité du Banimonotié, les choses se sont passées ainsi. Les passagers assis dans l’allée centrale se sont précipités pour occuper les sièges vacants. Quelques minutes plus tard, le car était encore rempli comme un œuf et l’allée centrale aussi prise d’assaut. À l’entrée de Ouéléssébougou où le car s’est arrêté à un poste de contrôle, les vendeuses de nourriture, la plupart des jeunes filles, se bousculaient pour atteindre les passagers dans le véhicule. «Chèfan filai den djoli» («Voici les œufs combien en voulez-vous ?»), «Kaba beyi» («il y a du maïs»), «Djon ko dji» («Qui veut de l’eau ?»).