Mme Diarra MBènè Traoré, âgée de cinquante-six ans et mère de trois enfants, est chef de la division équipement de transformation et de valorisation des produits agricoles à lOffice du Niger. Mme Diarra est technicienne d’agriculture, généraliste formée au Centre d’apprentissage agricole de Samanko (CAA), technicienne supérieure en travail social de l’Institut national de formation des travailleurs sociaux (INFTS) de Bamako. En dehors des heures de service, elle mène diverses activités parmi lesquelles la transformation des produits agro-alimentaires.
Elle le fait depuis 26 ans, grâce à lappui de lOffice du Niger qui lui a offert une formation au laboratoire de technologie agro-alimentaire de l’Institut déconomie rurale (IER) de Sotuba. Elle travaille ainsi sur la transformation de produits fruitiers, maraichers et céréaliers pour en allonger durablement la conservation. Dune année et même plus, assure-t-elle à ce propos. Elle applique ses techniques à des fruits comme le néré, le rônier, la balanite, le tamarin, la liane etc. Beaucoup de légumes aussi entrent dans son champ dactivité : la pomme de terre, la patate, le chou, la carotte, l’oignon, la tomate, le piment et l’échalote. Et, bien entendu, MBènè Traoré transforme des céréales comme le maïs, le mil, le fonio et le riz.
La transformation, explique-t-elle, contribue principalement à garantir la sécurité alimentaire, grâce à la disponibilité des produits transformés à tout moment de l’année et, surtout, à un prix abordable. Ces produits, souligne-t-elle, sont bénéfiques et ont une importance capitale dans la santé de l’homme. En effet, ils sont très riches en vitamines, renforcent le système immunitaire, facilitent la digestion et procurent du bien-être.
Mme Diarra a été gagnée par l’amour de ce métier lorsque, toute petite, elle regardait sa mère fabriquer du savon avec de l’extrait de potasse, ou des condiments courants comme le “soumbala” et le “datou”. Cette vocation ancienne et ses compétences techniques actuelles bénéficient aujourdhui à lOffice du Niger qui l’a aidée à se former, afin quelle puisse former en retour dautres femmes rurales pour subvenir à leurs besoins quotidiens, contribuer aux dépenses familiales, accroitre la production et la productivité de ces produits périssables.
Travaillant seule ou en collectif (association, regroupement), Mme Diarra MBènè Traoré souligne la complexité de la transformation des produits et de la répartition de tâches qui exigent une main duvre maitrisant les techniques spécifiques. Pour pouvoir transformer ces produits souvent saisonniers comme l’échalote, la balanite, le rônier, la liane, note-t-elle, il faut au préalable les acquérir lorsquils sont abondants sur le marché, les conserver et les stocker. Durant la phase de production, il est nécessaire de respecter les mesures d’hygiène et le dosage des mélanges pour assurer une conservation durable. Il faut aussi des équipements adéquats qui manquent parfois. Mais les difficultés ne sarrêtent pas là, elles peuvent se prolonger, pour des raisons diverses, dans la phase d’écoulement des produits
C’est pour tout cela que Mme Diarra lance un appel à la reconnaissance de l’importance de la transformation des produits agro-alimentaires. Et à un soutien conséquent à cette activité en termes d’appui financier, d’équipements et de formation.