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Edito : L’attitude incompréhensible de la junte ! La junte joue à la politique de l’autruche
Publié le jeudi 1 octobre 2020  |  Le 22 Septembre
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© aBamako.com par AS
Visite du vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, au ministère de la Sécurité.
Bamako, le 30 Septembre 2020. Le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a rendu visite au personnel du ministère de la Sécurité.
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Le Mali demeure sous sanctions CEDEAO, parce que les nouvelles autorités, les putschistes du 18 août refusent toujours de se soumettre aux injonctions de la Communauté. Il y a eu, certes, une avancée avec la désignation d’un Président de Transition civil et la nomination d’un Premier ministre civil, respectivement Bah N’Daw et Moctar Ouane.
Seulement voilà : ce n’est pas suffisant pour la levée des punitions qui frappent le pays. La junte a été informée à Accra, le 15 septembre, lors d’un sommet consacré à la crise malienne, qu’elle doit se saborder et s’effacer dans la gestion de la Transition, en se dédicaçant pour la sécurité des personnes et de leurs biens ainsi que pour la défense du Territoire national.

Malheureusement, tout porte à croire que les militaires putschistes entendent confisquer le pouvoir, au détriment du peuple. Celui-ci, en effet, continue de subir les affres de la situation actuelle, créées par des aventuriers. Ils poursuivent les tâtonnements, les hésitations, les fuites-en-avant, les violations de droits humains et ne savent même plus où donner de la tête.

Résultat : ils demeurent incapables de prendre la bonne décision au profit du peuple. Le minimum consiste à accepter ici et maintenant la dissolution du CNSP, pour la simple et bonne raison qu’on ne peut pas avoir un bicéphalisme à la tête de l’Etat, encore que le numéro 1 de la junte, Hassimi Goïta est le vice-président de la Transition, avec des missions controversées et des prérogatives contestées par la CEDEAO.

Dire dans ces conditions que la junte veut abréger les souffrances des Maliens est une contrevérité. Au contraire, elle les aggrave avec son entêtement, sa politique d’autruche, sa connaissance très limitée des relations internationales, en oubliant que la CEDEAO, c’est bien l’UA, l’UE, l’ONU. Sans oublier, bien sûr, la Grande France, celle de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Le Mali se doit de tirer l’expérience de cet autre putsch en 2012, avec un certain Amadou Aya Sanogo, confortablement installé à Kati avec son CNDDR, pendant que le Président intérimaire Dioncounda Traoré, modestement à Koulouba, voit ses décisions obstruées par les militaires. La suite est connue avec la tentative d’assassinat dont il a fait l’objet, dans son palais, s’il vous-plait ! Surviendra ensuite, la démission forcée du Premier ministre, pleins pouvoirs, Cheick Modibo Diarra. Une transition laborieuse, en somme !

La CEDEAO veut faire éviter au Mali cette expérience douloureuse avec une double tête à la présidence, soutenue par des prérogatives incitatives pour le vice-président d’être le président un de ces quatre jours (les conditions de remplacement).

Le retour à l’ordre constitutionnel normal ne sied pas avec l’amateurisme. Les solutions classiques sont connues. En évitant d’usiter celles-ci pour des directions non transparentes, douteuses, confuses, la junte se décrédibilise et confirme son obsession pour le pouvoir, surtout avec des nominations des militaires à des postes stratégiques comme chef de cabinet du Président de la Transition et Directeur du service financier de la présidence.

Au niveau de la communauté, on traine les pas pour ne pas satisfaire les exigences et au niveau national, tous les postes se militarisent, en attendant les portefeuilles régaliens du gouvernement, incessamment attendu.

Une attitude incompréhensible de la junte ! Un recul en arrière est encore possible avec les signes peu rassurants des putschistes toujours au pouvoir à Bamako.

Wa Salam !

El Hadj Chahana Takiou
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