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Édito : Le vice-president du CNSP va-t-il rouler le peuple dans la farine ?
Publié le jeudi 1 octobre 2020  |  Carrefour
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Nous sommes de ceux qui observent cette période transitoire avec des loupes. Le Mali est à son quatrième coup d’Etat en 60 ans d’indépendance. Exceptée la période de transition de 6 mois prônée par le Comité Militaire de Libération National (CMLN) pour retourner dans les camps, et qui n’a pu être respecté, toutes les trois transitions ont tenu leurs promesses pour quitter le pouvoir à date échue.




Malheureusement, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) mis en place par les militaires auteurs du coup d’Etat du 18 août, parachevant ainsi la lutte héroïque du M5-RFP entamée depuis avril 2020, n’a fait que dribbler le peuple depuis son arrivée. Cela n’augure pas d’une bonne transition et pourquoi alors ces mensonges d’Etat ?

Observons ensemble les fautes ou les trahisons du CNSP sous la conduite du Colonel Assimi GOITA : 1) le premier discours avait parlé sans hésitation d’une transition civile. Elle est civilo-militaire. 2) Le CNSP avait confirmé avoir parachevé l’œuvre du M5-RFP. Il gère en affaiblissant ce dernier. 3) Un acte fondamental s’est greffé à la constitution du Mali. L’acte a été réalisé à l’insu des maliens. 4) Un collège devrait désigner le président civil de la transition. Il a été mis devant le fait accompli.5) Les résultats considérés des concertations devraient être ceux validés par la majorité des participants. Pourtant la majorité des participants ne se reconnaissent pas dans les conclusions. 6) La charte controversée a initié une vice-présidence dotée de la réalité du pouvoir. Elle est contestée, mais maintenue. 7) La charte prévoit le remplacement du président de la transition quel que soit son empêchement par le vice-président. Cette disposition est contestée par la CEDEAO, mais reste maintenue. 8)La promesse a été faite que le premier ministre sortira des rangs du M5-RFP. Pourtant la forme n’y est pas du tout. Nous, maliens, quand nous aimons, nous ne regardons point les détails. Et souvent nous avons été obligés de revenir réparer : Cas IBK.

Si certains considèrent que l’Etat malien d’après quatrième coup d’Etat est comparable à un arbre flétri, « Carrefour » ne pense pas de la même manière avec toutes les trahisons encaissées par le peuple meurtri du Mali. C’est pourquoi, la CEDEAO ayant bien compris cela continue à mettre la pression sur la junte, qui ne veut plus se séparer du pouvoir contrairement à ce qu’elle avait annoncé à son arrivée.Comment peut-on admettre que le nouveau président de la transition n’a eu jusque-là aucune connaissance de la charte de la transition ?

Attention, le M5-RFP existe toujours, il n’est pas loin, il a sa base tout juste de l’autre côté du fleuve Niger.

La junte a intérêt à être transparente dans ses démarches, dès lors qu’elle n’a fait que parachever une entreprise construite par une partie du peuple. Ecouter donc les conseils des chefs d’Etat de la CEDEAO, si le colonel Assimi souhaite sortir par la grande porte de l’honneur.

Pour rappel, il y a beaucoup de militaires officiers, auteurs de coup d’Etat, qui ont fini dans les tombes du déshonneur, surtout que le CNSP est dans la négation du droit depuis sa prise de pouvoir.

Les 2/3 du territoire sont occupés, sans aucune possibilité qu’une autorité nationale y mette les pieds sans leur autorisation en payant en plus un ticket d’entrée. Les militaires ont leurs places au front au nord du pays. Mais en voulant avoir dès le départ des galons de généraux, les membres du CNSP se trompent de combat.

Les galons s’obtiennent désormais sur les champs de batailles et non dans les bureaux climatisés. C’est ce qui est exigé désormais par le nouveau Mali. La place des officiers généraux, c’est désormais sur les fronts de guerre. ATT et IBK ont oublié ce principe, en nommant plusieurs dizaines de généraux. Mais la suite est connue, plus il y a des généraux, plus l’armée s’affaiblie. Si le CNSP, voudra faire la même chose, une autre transition militaire n’est pas à écarter. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.

La Rédaction

Le Carréfour
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