Notre pays va mal, c’est le moins que l’on puisse dire. Depuis maintenant près d’une décennie, nous vivons dans la crise et aucune des solutions préconisées et envisagées, à présent, n’est venue à bout des difficultés que le Mali et les Maliens vivent depuis plusieurs années. On a presque tout essayé et, à chaque fois que l’on croit les difficultés, derrière nous, on s’y enfonce, comme par enchantement, un peu plus.
Tout est parti au début de la deuxième décade des années 2000. Le Nord de notre pays est devenu ingouvernable à travers de nouvelles rébellions et l’aversion affichée et affirmée envers l’Etat et tout ce qui le représente. Au fur et à mesure que s’installait ce sentiment, on assistait à un positionnement militaire de groupes armés qui chassaient, automatiquement, l’Etat et tous ceux qui étaient supposés le défendre ou défendre ses intérêts et ses prérogatives.
Ainsi, s’installa sur une bonne partie de la partie septentrionale malienne, un chaos et une chienlit indescriptibles menant au coup d’Etat de 2012 et l’abandon d’une bonne partie du territoire par l’Etat central ; s’ensuivirent la transition de la même année et l’accession au pouvoir d’un certain Ibrahim Boubacar Kéïta.
Contrairement à l’espoir qu’il avait suscité, sous son règne, la crise est repartie de plus belle et est, même, devenue multiforme. De sécuritaire, uniquement, elle est devenue sociale et politique. Là aussi, on est passé par la conférence d’entente nationale, le dialogue national inclusif. Rien n’y fit ! La crise s’installe royalement. IBK s’entêta à briguer un second mandat qui vient d’être écourté par les militaires à la suite d’une contestation populaire.
Quasi première dans le monde (sans compter la République centrafricaine), nous voilà donc, en moins de 10 ans, dans une nouvelle transition. Une première exceptionnelle qui, quoi qu’on dise, n’est pas, pour un début, gérée comme la dernière que nous avons vécue. Celle des Cheick Modibo Diarra, Dioncounda Traoré, Amadou Haya Sanogo et autres.
À présent, la Transition de 2020 se met en place. Le président est connu, il a prêté serment et a pris fonction : Colonel-major à la retraite, Bah N’Daw ; le vice-président aussi : Colonel Assimi Goïta ; le Premier ministre : Moctar Ouane. Dans les heures qui suivent, sera dévoilée la liste des membres du gouvernement. Après cela, comme on le dit, place au travail ?
Déjà, le moins que l’on puisse dire, c’est que le trio que nous venons de citer est à la tâche ainsi que tous ceux qui ont un rôle à jouer dans la bonne conduite de cette transition. Car, disons le franchement, notre pays est condamné à réussir cette période et se mettre, définitivement, sur les rails. À défaut, c’est son existence, elle-même, qui est menacée.