Dribles à n’en pas finir des militaires : Qui porte le masque du CNSP ?

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Publié le jeudi 1 octobre 2020 | La lettre du Peuple

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Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense

Généralement considérés comme des néophytes politiques, les membres de la junte, qui ont fait tomber le président IBK, se révèlent être plus politiques que les hommes politiques maliens eux-mêmes. Depuis leur coup de force, les membres du CNSP ne font que dribler les Maliens. Ils se font passer pour des adeptes du consensualisme, mais ils arrivent toujours à imposer leur volonté.

Le CNSP et ses comparses tapis dans l’ombre continuent de plus bel leur jeu de chaise musicale avec la classe politique malienne et le peuple malien. A ce jour, personne ne peut jurer de maitriser l’orientation des militaires du CNSP qui arrivent à dribler tout le monde sur leur passage. En effet, tout concorde à croire que les membres du CNSP ont leur propre agenda, calé depuis le début. Et jusque-là, ils arrivent toujours à le mettre à exécution, sans coup férir. Le M5-RFP de Choguel Kokalla Maïga, que l’on croyait assez rusé et chevronné en politique pour les arrêter, semble aujourd’hui en avoir marre. Les militaires parviennent toujours à déjouer sa tactique pour concrétiser leur vœu quant à la gestion de la transition politique. Bref, les membres du CNSP supplantent tout le monde. Les faits sont têtus !
En effet, l’on se souvient des circonstances fumeuses de la désignation du président de la transition qui, au fond, n’était qu’un dictat du CNSP. Si les membres de la junte de Kati ont voulu créer un semblant de collégialité autour de la nomination de ce dernier, en appelant tout le monde autour de la table, les invités ont été sevrés de choix. En clair, ceux-ci n’ont eu finalement que le droit d’être informés en premier lieu du nom du président de la transition. Celui-ci était déjà choisi avant même qu’ils ne soient dans la salle. Bref, ce n’était pas leur intention de débattre du choix du président de la transition, l’installation d’un collège de désignation. Tout cela n’était que de la poudre aux yeux du peuple malien et de la classe politique malienne.

Et comme dire qu’ils ne sont pas au bout de leurs agissements louches, les membres du CNSP ont encore coiffé au poteau le M5-RFP, auquel ils avaient promis la primature. Mais, c’était une autre scène de comédie pour distraire les forces du changement du mouvement contestataire.
En demandant au M5 d’envoyer les noms de ses potentiels candidats à la primature, la junte a réussi à poser un piège. Celui de diviser pour mieux régner. Mais là encore, son intention n’était pas de choisir un militant du M5 comme chef du gouvernement. Si ce jeu trouble des militaires a été identifié de loin par Choguel Kokalla Maïga, beaucoup de ses camarades se sont faits avoir en faisant parvenir leurs CV aux militaires. Parmi lesquels, on cite Me Mountaga Tall, Me Demba Traoré, Cheick Oumar Sissoko. Ceux-ci avaient engagé la bataille fratricide pour la primature. Mais au même moment, la junte avait le nom du Premier ministre de la transition, en la personne de l’ancien ministre des Affaires étrangères du président ATT, Moctar Ouane.

Avec ce jeu de distraction qui leur a réussi jusque-là, la junte se montre plus politique que les politiques. Elle tire les ficelles et ceux-ci ne font que danser suivant son gré. Pourtant, tout le monde sait aussi que la politique est la bête noire de la quasi-totalité des militaires. Alors question : des hommes politiques se cachent-ils derrière les militaires ? En effet, nous sommes en droit de croire qu’il existe une officine politique pour le CNSP qui tire les ficelles.
Moussa Koné

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