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Annexion d’une partie du territoire Malien par l’Algérie: Ce qui était vrai avant, l’est tout autant aujourd’hui
Publié le lundi 5 octobre 2020  |  Infosept
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© Autre presse par DR
Situation au Mali : l’Algérie échange avec la junte au pouvoir
Dimanche 20 septembre. Bamako. C`est une forte délégation conduite par le chef de la diplomatie algérienne qui a rencontré la junte malienne
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Depuis plusieurs jours, des informations circulant sur les réseaux sociaux et sur différentes plateformes font état de l’annexion d’une partie du territoire malien par le voisin algérien. Une information fort étonnante, et qui jusqu’ici, n’a fait l’objet d’aucun démenti par les autorités de la transition malienne. En attendant d’avoir le fin mot de cette information, rappelons quelques faits de l’histoire récente algéro-malienne qui n’honore pas le pays d’Ahmed Ben Bella.

Et si, dans une mesure assez importante, l’Algérie avait une grande part de responsabilité dans la grave crise malienne de 2012 ? Certes, il s’agit là d’une grave accusation, mais des faits l’étayent amplement. Car, nombre de chefs terroristes sévissant alors au nord malien étaient des algériens, anciens brigands armés ayant mis leur pays d’origines à sang dans les années dites noires.
Abdel Malek Droukdel, Mokhtar Bel Mokhtar ou encore Abou Zeid, étaient tous algériens, avaient pris une part importante dans le triste et sanglant épisode qu’avait connu l’Algérie au début des années 1990. Le pays connu une guerre entre l’Armée Nationale populaire et des groupes islamistes armés qui s’est rapidement mue en une guerre civile. Une guerre tellement sanglante qu’elle connue plusieurs titres les plus évocatrices les unes que les autres : décennie noire, décennie du terrorisme, années de plomb, années de braise.

Le pays connu alors un traumatisme profond malgré la victoire contre les groupuscules armés. Et aujourd’hui, le pays se considère encore en guerre, et pas une semaine ne passe sans que l’ANP ne neutralise des terroristes ou qu’elle enregistre des redditions de terroristes. Avec le rétablissement progressif d’un ordre sécuritaire normal, beaucoup de bandits prirent la poudre d’escampette, et au début des années 2000, le nord malien était devenu le nouveau territoire où ils pouvaient remettre en scelle leur projet d’Etat Islamique. La suite est connue. Des connexions entre groupes extrémistes armés et rebelles touareg ont vu le jour.

La posture officielle de l’Algérie face aux différentes rébellions malienne et à la crise de 2012 a toujours été la solution politique négociée. Et ce n’est pas pure humanisme. D’abord, parce que tant que le Mali ne combat pas les bandes armées, les terroristes algériens n’auront pas l’idée de retourner vers la mère patrie algérienne. Et ensuite, parce que l’Algérie fait face, elle aussi, en quelque sorte à sa propre rébellion, celle de la Kabylie. Nombres de Kabyles se réclament ouvertement berbère, rejette l’arabité, et exige une autodétermination de leur territoire, voire même son indépendance.

Donc, pour Alger, le fait que le Mali négocie avec ses rebelles, c’est aussi se protéger des siens. Alger qui chapeaute les processus de paix au Mali, c’est juste une pure démarche de géopolitique, rien de plus. La logique voudrait que l’Algérie encourage le Mali à combattre les terroristes comme elle l’a fait.

L’Algérie aurait annexé des centaines de kilomètres carré dans le cercle de Tessalit, non loin de la frontière algérienne d’In Halid, le 23 septembre dernier. Est-ce pour sécuriser les gisements d’hydrocarbures qui continuent sur le territoire malien ? Ou s’agit-il tout simplement d’une intox ?

Ahmed M. Thiam
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