SociétéLe Front uni pour la Sauvegarde et l’intégrité du Mali face à la presse : « Nous voulons une CEDEAO des peuples et non une CEDEAO des chefs d’État contre les peuples »
Au cours d’un point de presse animé le samedi 3 octobre 2020 au mémorial Modibo Keita, les responsables du Front uni pour la Sauvegarde et l’intégrité du Mali (FUSI-Mali) ont dénoncé la « syndicalisation » de la CEDEAO en faveur des Chefs d’État et ont réclamé une CEDEAO au service des peuples.
Dans leur déclaration, ces jeunes leaders ont rappelé le contexte du départ du régime IBK. «Après plusieurs années de souffrance, le peuple malien uni s’est soulevé à travers le M5-RFP pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime en place », a-t-on rappelé dans le document. Ce qui a touché les membres de ce front, c’est le silence des organisations internationales sur les souffrances des Maliens pendant 7 ans et leurs sanctions contre le Mali dès le lendemain de la chute du régime IBK. «Lorsque le peuple s’est révolté, la CEDEAO a réagi tout en voulant maintenir le président IBK au pouvoir. Sûr de l’appui de ses compères de la CEDEAO, le régime n’a pas hésité à tirer sur les manifestants faisant 23 morts », a déploré le Front uni pour la Sauvegarde de l’intégrité du Mali.
Le FUSI Mali n’est pas content que l’institution sous régionale ait exigé un président civil pour la transition alors que les Maliens, dans leur majorité, ont demandé un militaire. « À l’issu de ces concertations nationales, la charte et la feuille de route de la transition ont été validées. Il est à reconnaître que la quasi-majorité du peuple a souhaité les militaires pour diriger la transition, les hommes politiques ayant perdu toute crédibilité », rappelle-t-on dans le document.
Pour ce front, la CEDEAO devrait prendre en compte cette volonté des Maliens. À en croire le FUSI-Mali qui dit soutenir la Charte de la transition, l’institution sous régionale ne devrait nullement mettre en cause, même une partie de ce document. Le mouvement dénonce ainsi les sanctions qu’a enduré le peuple malien de la CEDEAO depuis le départ du régime IBK. « Nous pensons que la CEDEAO n’aurait pas dû prendre des sanctions contre le peuple malien. Elle devrait plutôt nous accompagner afin que nous puissions réussir cette transition en toute souveraineté. Mais par manque de respect pour le peuple malien, elle a voulu aggraver la souffrance des citoyens en infligeant un embargo qui asphyxie l’économie malienne», regrettent les jeunes du FUSI Mali.
Par contre, ce front a exprimé sa reconnaissance aux peuples des États de la CEDEAO qui ont soutenu le peuple malien dans sa dure épreuve. À ces peuples, le Front uni pour la Sauvegarde et l’intégrité du Mali lance un appel : « Donc restons unis et formons un front contre la syndicalisation de la CEDEAO au service des chefs d’État». Ce front n’en décolère pas et plaide pour une CEDEAO qui ne défendra pas que les causes des Chefs d’État, mais celles des peuples aussi. «Nous voulons une CEDEAO des peuples et non une CEDEAO des chefs d’État contre les peuples », a-t-on lu dans la déclaration.
Ce qui fait plus mal au FUSI-MALI, selon ses leaders, c’est le retard dans la levée des sanctions contre le Mali alors que le CNSP s’est plié aux exigences de la CEDEAO.