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Mahamane Baby, Directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) : «Dans les mois qui vont suivre, on va faire des économies substantielles qui se chiffrent à plusieurs milliards de FCFA »
Publié le lundi 5 octobre 2020  |  Le Républicain
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Hier, jeudi 1er octobre 2020, le directeur général de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CANAM), à la tête d’une forte délégation, a effectué une visite dans les structures sanitaires de la rive droite de Bamako. Au terme de cette visite, le directeur général de la CANAM, Mahamane Baby, ancien ministre, a bien voulu nous accorder une interview dans laquelle il précise que depuis le 1er mai dernier, la CANAM a basculé sur le tout biométrique. « Nous avons basculé sur le tout biométrique et je vous assure que les économies que nous sommes en train de faire, l’impact est incroyable ; souvent nous avons vu des chutes de 75% de dépense. On ne peut pas dire qu’elles (les chutes) sont toujours liées à la fraude, mais à des difficultés que nous sommes en train de gérer. Lorsque nous avons 75% de chutes dans nos dépenses déjà dans le 1er mois, c’est que dans les mois qui vont suivre, on va faire des économies substantielles qui se chiffrent à plusieurs milliards de FCFA », a souligné Mahamane Baby. Lisez !
Le Républicain : Vous avez effectué une visite dans les structures sanitaires, alors, quel est l’objectif de cette visite ?


Mahamane Baby : L’objectif de la visite était de prendre contact avec les structures que nous avons conventionnées mais qui travaillent étroitement avec l’INPS (Institut national de prévoyance sociale) et la CMSS (Caisse malienne de sécurité sociale), c’est de voir ces structures là, de nous enquérir des difficultés que ces structures ont, des succès qu’elles enregistrent en ce qui concerne l’AMO (Assurance maladie obligatoire). Aujourd’hui, nous avons fait le CSREF de la commune V, le CSREF de Kalabancoro, la pharmacie du 2ème pont, le laboratoire d’analyses médicales de la rive droite. Nous avons pris connaissance des difficultés que ces structures ont. Nous sommes en train de travailler activement à trouver des solutions à ces difficultés qui sont entre autres : la longue file d’attente. Nous sommes en train de voir comment nous pouvons élargir ces guichets et augmenter le nombre de personnel. C’est aussi le problème lié à l’authentification des porteurs de la carte. Nous allons mettre à leur disposition plus de machine pour faire la lecture des empreintes. C’est aussi la question des pupitres, de mise à jour des bornes, de mise à jour des cartes, là aussi, nous allons en placer plus au niveau de ces structures pour que l’assuré ne soit pas pénalisé. Voilà les mesures que nous allons prendre rapidement pour que nos assurés, pour que nos prestataires soient dans les meilleures conditions possibles.
Au niveau de la CANAM, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés aujourd’hui ?


Les difficultés sont surtout relatives à la communication sur les reformes que nous sommes en train de mener. Parce que nous avons entrepris d’appliquer les textes en ce qui concerne les remboursements, vous avez entendu parler de tout ce que nous sommes en train de faire par rapport au paiement, au remboursement des factures au sein des cabinets, au sein des cliniques. Nous sommes en train de procéder à l’instauration de la culture de la biométrie, la reconnaissance faciale par empreinte digitale de l’ensemble des porteurs. Nous sommes en train aussi d’insister sur la validation à posteriori des factures, cela veut dire que vous ne venez pas seulement et puis on vous donne une ordonnance comme chèque en blanc. Vous allez chez le médecin qui vous prescrit d’abord les médicaments, ensuite, on valide. Toutes ces réformes nous ont permis de faire des économies substantielles qui ont commencé depuis le mois de mai et dont les résultats ne seront pas récoltés aujourd’hui, mais le fruit de tous ces efforts que nous sommes en train de fournir, c’est dans un an, c’est dans deux ans, à moyen et à long terme.
Au delà des difficultés, est-ce que la CANAM a été impactée par la Covid-19, par la crise sociopolitique du pays ?
Bien entendu. Nous vivons des cotisations de nos assurés. Lorsque vous avez des structures qui n’arrivent plus à travailler à cause de la maladie ou lorsque vous avez l’embargo qui est sur le Mali et que les laboratoires n’arrivent plus à commander les réactifs, ou les pharmaciens n’arrivent plus à commander les produits, il y a des difficultés que certains ont soulignées. Nous ne sommes pas très outillés pour faire face à cela mais l’impact nous touche et nous sommes en train de travailler de manière que ça ne puisse pas trop nous affecter. Par rapport aux recettes qui vont diminuer, nous allons faire appel à des dépôts que nous avons pour faire face à nos obligations de payer nos prestataires.


Il a été dit à un moment donné que la CANAM va basculer au tout biométrique à partir du 1er avril 2020, est-ce que cela est effectif maintenant ?


Nous avons raté le rendez-vous du 1er avril mais nous avons pu faire cela à partir du 1er mai. Nous avons basculé sur le tout biométrique et je vous assure que les économies que nous sommes en train de faire, l’impact est incroyable, souvent nous avons vu des chutes de 75% de dépense, on ne peut pas dire qu’elles (les chutes) sont toujours liées à la fraude, mais à des difficultés que nous sommes en train de gérer. Lorsque nous avons 75% de chutes dans nos dépenses déjà dans le 1er mois, c’est que dans les mois qui vont suivre, on va faire des économies substantielles qui se chiffrent à plusieurs milliards de FCFA.
Vous avez un message à lancer ?
Le message que j’ai à lancer aux assurés et aux Maliens en général, c’est de leur dire que l’AMO (Assurance maladie obligatoires) est un outil formidable qui a été crée par le président Amadou Toumani Touré dont il faut lui rendre hommage. C’est un outil que nous avons tous le devoir d’entretenir, parce que, ce sont des millions de Maliens qui dépendent de ça. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de hauts cadres à la retraite qui dépendent de l’Assurance maladie pour se soigner. C’est un outil formidable, il faut que nous veillions tous à ce que cet outil soit protégé, parce que c’est le meilleur amortisseur social que nous avons créé lors de ces 60 dernières années.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali
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