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Histoire : … pour une ‘’Jambe’’
Publié le lundi 5 octobre 2020  |  Le 26 Mars
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Après un long séjour à l’hôpital pour cause d’une gangrène qui avait atteint sa jambe gauche, Sadio. Ébéniste de son état, en était sortie en 2016. Vivant, mais avec une jambe amputée.
Comment faire pour subvenir aux besoins de sa famille dont il est l’unique espoir ?

Domicilié à ghana (Bamako), père de huit enfants, notre ébéniste passait des nuits blanches, réfléchissant à la gestion future de sa vie.

Une jambe, c’est beaucoup pour un homme. Et surtout pour un ébéniste solitaire.

Peut-on être productif avec une seule jambe ? Peut-être. Mais, notre ébéniste en voulait deux. Et, à force de réflexion, Sadio a décidé, grâce à ses économies, de s’acheter une prothèse. Ainsi, après acquisition d’une jambe artificielle, il s’était remis au travail.

Hélas, les choses n’allaient plus comme avant, car, notre ébéniste avait du mal à travailler correctement.

Aux dires de certains, il faut au moins un mois au pauvre homme pour confectionner une simple armoire et une dizaine de jours pour une tablette.

Triste souvenir de ces époques où Sadio pouvait confectionner 2 armoires par semaine.

La lenteur dans le travail a donc valu à Sadio, la perte de la quasi-totalité de ses clients.

La vie devenant de plus en plus dure, notre ébéniste n’arrivait plus, depuis bientôt un an, à payer ses frais de location.

Ainsi, le 25 Juillet dernier, l’impatience du propriétaire de la concession dans laquelle vivent notre ébéniste et sa famille, aura raison de son malheur.

Ce jour-là en effet, le propriétaire de la maison, las d’attendre des frais de location qui ne tombaient plus, vint purement et simplement enlever la jambe artificielle de du pauvre Sadio et l’enferma dans son magasin.

Malgré l’intervention des voisins, l’implacable propriétaire décida de ne remettre à l’ébéniste “sa jambe” qu’après paiement intégral de ses dûs.

Depuis, Sadio n’eut d’autre choix que de rester à la maison.

Fatigué de rester immobile à domicile, sur instruction de ses colocataires, il a décidé d’attaquer le propriétaire de la concession devant la justice. Car, soutenait-il, personne ne peut prendre un organe de son prochain en caution.

On n’en arrivera pas là.

Un commerçant, gros bonnet du quartier, s’est engagé le 15 Septembre dernier à payer les arriérés de location de notre ébéniste et même de lui payer une avance de 4 mois de frais de location.

La remise de la ‘’jambe’’ a été effectuée le même jour en présence du commerçant que l’on soupçonne d’ailleurs, d’être le vrai propriétaire de la concession.

Les mauvaises langues racontent que le commerçant aurait “arrangé” l’ébéniste parce qu’un avocat au parfum de l’affaire lui aurait expliqué que l’acte qui a consisté à prendre par la force la “jambe », de Sadio constituait un crime puni par la loi et pourrait être considéré comme… une mutilation.

Vrai ou faux, ce n’est pas notre peinard d’ébéniste qui cherchera à en savoir d’avantage.



Boubacar Sankaré
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