Pour exécuter les programmes de la transition politique désormais effective au Mali, le Président, Bah N’Daw, n’a pas hésité à porter son choix sur l’ancien ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane. Ce choix porté sur l’homme est doublement motivé. C’est un diplomate chevronné et sa personne très respectée presque par tous les chefs d’Etats actuels de la Cedeao.
La nomination de Moctar Ouane sonne comme le début de la réconciliation entre le Mali et cette institution sous-régionale qui lui impose un embargo depuis le mois d’août, suite à la chute du Président IBK. Mais, ce n’est pas tout. Le choix de Moctar Ouane s’est imposé du fait qu’il est l’un rares cadres maliens à ne pas être impliqué dans les scandales financiers, contrairement à ce que certains de ses détracteurs tentent de faire croire aux Maliens.
D’abord le parcours professionnel de Moctar Ouane pousse même le plus sceptique à lui accorder la confiance.
Nommé Premier ministre de la transition le 27 septembre, Moctar Ouane, est un diplomate reconnu et respecté. Sa neutralité politique sera un avantage pour former un gouvernement consensuel. À 65 ans, il a été préféré à un membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), qui avait proposé pas moins de quatorze noms pour le même poste.
Fonctionnaire, aucun régime, de Moussa Traoré à ATT, n’a pu se passer de ses qualités de diplomate. Il fut Conseiller diplomatique des Présidents Moussa Traoré de 1990 à 1991 et Amadou Toumani Touré de 1991 à 1992. En 2004, il renforce sa confiance auprès du président ATT qui le met à la tête de la diplomatie malienne pendant sept ans.
Il avait auparavant exercé diverses fonctions au sein de l’État, notamment en tant que conseiller puis en tant que chef de cabinet au secrétariat général de la présidence. Bref, il connait l’administration malienne comme la paume de sa main.
Les institutions internationales et sous-régionales aussi !
Dans le domaine de la diplomatie, les compétences de Moctar Ouane ont aussi franchi les frontières maliennes.
De 1995 à 2002, il fut Représentant permanent du Mali auprès des Nations- Unies où il a représenté le groupe africain auprès du Conseil de sécurité. Ces années à New York, ajoutées à son expérience au ministère des Affaires étrangères, lui ont permis d’établir un carnet d’adresses important à l’international.
Diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de France, Moctar Ouane a également été délégué général à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Uemoa de 2016 jusqu’à sa présente nomination.
Pour rappel, la nomination d’un Premier ministre civil qui n’a aucun lien avec l’armée constituait une exigence de la Cedeao en vue de lever les sanctions imposées au Mali depuis la chute de l’ex-Président, Ibrahim Boubacar Keïta alias IBK.
Un exemple de bonne gouvernance
Victime à tort de tirs croisés depuis sa nomination au motif d’un scandale financier relevé par le Bureau du Vérificateur général, certains détracteurs mal intentionnés tentent d’affaiblir l’homme avant même qu’il ne commence à travailler.
Pour salir ce cadre valeureux, ses détracteurs n’ont trouvé mieux que de brandir un vieux rapport du Vérificateur général et qui date de 2007 à 2009.
Dans leur vilain combat, ils attribuent à l’homme un détournement de fonds de 64,9 milliards de F CFA. Mais, la mauvaise foi des auteurs de telles fourberies apparaît au grand jour.
En effet, une lecture rectiligne dudit rapport du Végal ne fait jamais mention de détournement de 64,9 milliards de F CFA. Au contraire, il est clairement dit que les 64,9 milliards de F CFA représentent le budget total du ministère des Affaires étrangères (salaires, loyers des ambassades, etc.). Selon le rapport, sur cette somme, 150 millions de F CFA (avances faites aux familles des diplomates, locations des véhicules, etc.), n’ont pas été justifiés par le DFM sur une période de 3 ans. Ce qui représente 0,002 % du budget de département.