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Journée mondiale des enseignants : pour une éducation inclusive et de qualité, améliorer les conditions des enseignants !
Publié le mardi 6 octobre 2020  |  Le Pays
Rentrée
© aBamako.com par Androuicha
Rentrée scolaire 2019-2020
Bamako, le 1er octobre 2019. Pour le compte de l`année scolaire 2019-2020, les élèves du Fondamental et du second cycle ont repris les salles de classe ce matin.
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La Journée mondiale des enseignants arrive dans un contexte assez particulier pour le monde et plus particulièrement le monde enseignant. La Covid-19 ainsi que la crise sécuritaire frappent durement les enseignants dans l’exercice de leur fonction. D’où le thème : « Enseignants : leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir ». Il s’agit de montrer la place centrale qu’occupent les enseignants dans le développement des États.

« Le moment est venu de réinventer l’éducation et de concrétiser la vision qui est la nôtre d’une égalité d’accès à un enseignement de qualité pour chaque enfant et chaque adolescent », souligne-t-on dans un communiqué conjoint de l’UNESCO, de l’UNICEF et de l’International de l’éducation à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants 2020. Pourtant, cette ambition exprimée par ces trois organisations n’est réalisable que si les enseignants se sentent dans les meilleures conditions de vie et de travail. D’où la nécessité de dédier une Journée entière à la reconnaissance du mérite du personnel enseignant à travers le monde.

La pandémie de la covid-19 a révélé au monde la place centrale que jouent les enseignants non seulement dans le bien-être des enfants, mais aussi pour une éducation inclusive et de qualité pour tous.

Cette crise a certes touché 1,6 milliard d’apprenants dans le monde, mais elle a touché également 63 millions d’enseignants, selon le communiqué conjoint des trois organisations. Sous cette crise sanitaire, ayant imposé des confinements partiels ou totaux, selon les pays, les enseignants ont continué à donner le meilleur d’eux-mêmes en assurant la continuité pédagogique. Parfois, sans un accompagnement efficace des autorités de l’État, comme ce fut le cas au Mali. Nombreux sont les pays, y compris le Mali, qui se sont soumis à l’exercice de cours à distance via l’internet ou les radios et télévisions voire d’autres canaux de diffusion. Cela, grâce à la détermination des enseignants. « Partout dans le monde, ils ont travaillé individuellement et collectivement pour trouver des solutions et créer de nouveaux environnements d’apprentissage pour leurs élèves, afin d’assurer la poursuite de l’enseignement », indique-t-on dans le communiqué conjoint de l’UNICEF et ses partenaires.

Cette pandémie « a révélé les faiblesses de nombreux systèmes éducatifs et exacerbé les inégalités, avec des conséquences désastreuses pour les populations les plus marginalisées », explique la même source. En effet, dans maints pays, les nouveaux environnements d’apprentissage n’étaient pas à la portée de tous les élèves, notamment dans les zones les plus reculées, en raison de la fracture numérique. Parmi les enseignants également, rares sont ceux qui ont les compétences numériques et pédagogiques nécessaires pour enseigner à distance, en ligne et à l’aide d’approches d’apprentissage mixte ou hybride. C’est pourquoi il est plus qu’urgent que les gouvernements travaillent sur cet aspect afin de donner à tous les enseignants les mêmes chances d’enseigner, « quel que soit l’environnement technologique dont ils disposent », recommandent l’UNESCO, l’UNICEF et l’International de l’éducation.

Aussi faut-il rappeler que la crise sécuritaire frappe de plein fouet plusieurs pays, notamment ceux du sahel, et plus particulièrement le Mali. Cette insécurité touche durement les enseignants qui sont le plus souvent la cible de groupes armés qui n’hésitent pas à les prendre en otage. Il y a juste quelques jours, dans la région de Mopti, au centre du Mali, un enseignant a été enlevé jusque dans sa classe, nous rapporte Adama Fomba, porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016. Dans cette même localité de Mopti, six enseignants avaient été enlevés, le 25 octobre 2019.

En raison de l’importance avérée du personnel enseignant, l’UNESCO, l’UNICEF et l’International de l’éducation juge plus judicieux de penser à l’après covid-19. A les en croire, il faut « renforcer la résilience de nos systèmes éducatifs, afin de répondre de manière rapide et efficace à ces crises et à d’autres du même ordre ». Cela passe selon eux par « le financement de l’éducation, investir dans une formation initiale de qualité pour les enseignants et poursuivre la formation professionnelle du personnel enseignant déjà en place. »

Selon les trois organisations, dans le cadre des préparatifs de l’après-covid, « les gouvernements doivent garantir des infrastructures et une connectivité numérique partout sur leur territoire, y compris dans les régions rurales et isolées ». Cette demande est également celle faite par Adama Fomba, au cours d’une interview qu’il nous a accordée, samedi 3 octobre 2020. Au Mali, rares sont les établissements publics qui possèdent une connexion à haut débit. Cela reste de même pour les bibliothèques, qui sont absentes dans la quasi-totalité de ces établissements, nous a-t-il confié à l’occasion de cette Journée mondiale des enseignants.

Sur le plan sécuritaire, il convient que les gouvernements s’engagent davantage à assurer la sécurité, la santé et le bien-être des enseignants, à préserver leurs emplois, à continuer d’améliorer leurs conditions de travail, recommandent l’UNICEF et ses partenaires.

L’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), ayant trait à l’éducation, d’ici l’échéance 2030, ne sera une réalité que lorsque les enseignants seront dans de meilleures conditions de vie et de travail.

F. Togola
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