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Cheick Hamala Fofana, doyen par intérim de la FDPRI : «Nous formons ici des avocats et des juges et nous ne pouvons pas accepter des malhonnêtes… »
Publié le mercredi 7 octobre 2020  |  LE Wagadu
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Le doyen par intérim de la Faculté de droit privé (FDPRI), M. Cheick Hamala Fofana, est revenu au micro du SK1 TV sur la situation actuelle qui oppose l’AEEM (association des élèves et étudiants du Mali) à l’administration de la faculté.
Monsieur le doyen, quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté à la FDPRI ?

Cheick Hamala Fofana : La situation actuelle qui nous oppose aux membres de l’AEEM a commencé depuis janvier 2018, et nous nous sommes venus dans l’administration au mois de mai 2018. Quand nous avons commencé le travail, nous avons constaté qu’il y avait un problème entre l’administration et l’AEEM.

Ainsi, quand nous étions en réunion en janvier 2018, les membres de l’AEEM ont fait irruption dans la salle, alors que l’on ne les avait pas invités. Quand ils sont entrés, ils nous ont demandé à ce que l’AEEM puisse bénéficier de faveurs pour le passage à une classe supérieure et nous leur avons répondu que cela n’est pas dans nos textes et leur avons dit que cela n’existe nulle part dans le monde.

Nous leur avons aussi fait savoir que nous sommes dans le système LMD et que ce système ne tolère pas l’absentéisme que font ces membres de l’AEEM. Nous leur avons dit ainsi que s’ils veulent passer aux classes, qu’ils doivent s’inscrire et suivre correctement les cours. Comme ça qu’ils pourraient être admis aux classes supérieures sinon que nous ne ferons rien pour eux et que nous ne sommes pas ici pour ce genre de pratique.

Quelques jours après cette discussion, les membres de l’AEEM sont venus crever voire même déchirer les pneus de nos voitures qui étaient garées à l’entrée et nous aussi, nous avons porté plainte contre eux. Après ça, ils ont fait des grèves qui n’avaient pas de but et ils disaient seulement aux étudiants de rentrer à la maison.

Nous avons continué comme ça jusqu’au moment où les enseignants sont allés en vacances. Après, nous avons repris les activités pédagogiques le 12 janvier 2019 et nous avons, dès la reprise, délibéré sur les résultats de 2017-2018 et les inscriptions de nouveaux bacheliers ont commencé le 26 novembre 2019.

Après ces inscriptions, on a programmé les évaluations mais nous avons remarqué que ces gens-là, lors des évaluations, quand ils font l’évaluation d’une matière principale, ils refusent l’évaluation en TD, alors que si on ne fait pas le TD, quand on additionne les deux notes, on aura rien. C’est ainsi que beaucoup d’entre eux sont tombés, certains sont même exclus après la délibération des résultats.

Après avoir vu que beaucoup d’entre eux ne sont pas admis, ils nous ont demandé de reprendre et la réintégration de leurs camardes, qui ont été exclus depuis 3 ans, et pour atteindre leurs objectifs, ils envoyaient des messages d’intimidation à leurs camarades.

C’est pourquoi nous aussi avons décidé de rencontrer les enseignants pour leur exposer la situation et les enseignants nous ont dit clairement que les notes reflètent le niveau de ces étudiants et qu’ils ne peuvent pas revenir sur les notes après délibération des résultats. En plus, la faculté de droit est difficile et celui qui ne prend pas ses études au sérieux se berne en y venant car il ne va pas réussir.

Que veulent alors les membres de l’AEEM ?

Cheick Hamala Fofana : Les membres de l’AEEM veulent être admis sans faire les évaluations, car c’est à cela qu’ils sont habitués. Mais, avec nous, ça ne marchera car nous ne sommes venus ici pour ça. Sinon, ils ont deux autres possibilités d’être admis avec les rattrapages. Mais ils ne veulent pas ça, ce qu’ils veulent, c’est qu’on les fasse passer comme ça et nous aussi, tant qu’on est ici, nous n’accepterons pas ça.

Ils pensent aussi que les choses vont en LMD de la même façon que le système classique car dans l’ancien système, il y avait des étudiants qui ne venaient pas régulièrement ou d’autres ne venaient même pas. Malgré tout ça, ils obtenaient la dérogation et pouvaient continuer.

Mais cela n’est pas possible avec le système LMD. Il faut avoir la moyenne dans toutes les matières pour avoir les trente crédits et si tu n’as pas la moyenne dans une matière, tu as la possibilité d’y faire trois examens, c’est ce qu’ils ne veulent pas du tout et nous avons fait 11 réunions avec eux et à chaque réunion, on faisait pratiquement 2 heures et demie. Ils ont aussi la liste des étudiants, avec qui ils ont pris de l’argent pour les faire passer.

Nous formons ici des avocats et des juges et nous ne pouvons pas accepter des malhonnêtes parce qu’ils nous font pression. Après, vu que la situation s’aggrave, nous avons fait appel à d’autres facultés, pour qu’elles puissent nous aider à sortir de cette impasse. C’est ainsi que nous avons trouvé un terrain d’entente à la suite de médiation de ces facultés, notamment le Pr. Cheick Hamala Touré des Sciences administratives.

Quand le ministre le Pr. Mahamadou Famanta a sorti la décision concernant la reprise des activités pédagogiques, on les a appelés pour leur dire ça ; ils ont dit qu’il n’y a pas de reprise tant que leurs doléances ne sont pas satisfaites et cette fois, ils ont posé le cas d’une soixantaine d’étudiants dont les noms figurent sur une liste frauduleuse.

Auparavant, on croyait qu’ils étaient admis mais après vérification, on s’est rendu compte qu’ils n’avaient pas validé tous leurs crédits et tant qu’on n’a pas validé tous les crédits, on n’est pas admissible ni admis.

Donc, ils ont pris ça aujourd’hui pour leur cheval de bataille. On leur a dit de venir valider leurs crédits pour avoir leur attestation. Ils pensent qu’en allant mentir sur les radios qu’ils vont réussir leur coup, mais ils se mettent le doigt dans l’œil, car ça ne marchera tant nous sommes ici.

Ils disent qu’il y a eu des résultats où il n’y a que 1% d’admis. Que s’est-il donc passé ?

Cheick Hamala Fofana : C’est du mensonge ça ! Aucun résultat n’est encore sorti. Le 1% dont ils parlent c’est en première session, car ils ont refusé l’évaluation. Seulement 30% ont accepté sur plus de 500 d’étudiants qui n’étaient même pas inscrits.

C’est ce que j’ai dit, tu fais l’évaluation dans les matières principales et refuses de la faire en TD, ça ne marchera, et c’est ce qu’ils font. Pire, il y a des étudiants qui envoient d’autres personnes pour composer à leur place. En plus, c’est en système classique qu’on parlait de 1%, 2%. Mais le LMD, il faut valider les crédits pour que le pourcentage soit majoré.

L’AEEM vous empêche de travailler et vous vous êtes retrouvés aujourd’hui avec trois promotions et les examens n’ont jusqu’ici pas eu lieu. Quel problème engendrera cette situation ?

Cheick Hamala Fofana : C’est l’AEEM qui entraîne tout ça. Ils empêchent les étudiants de venir étudier en les menaçant. Même le 14 septembre passé, ils étaient arrêtés à l’entrée de la Faculté pour ne pas que les étudiants entrent.

Au début, ils touchaient aux étudiants mais dernièrement, ils ont été chassés de la faculté. Même les étudiants qui viennent chercher leur certificat sont empêchés d’entrer. Et quand ils s’assoient, c’est jusqu’à 21 heures qu’ils évacuent la Faculté. Tant que les étudiants n’évaluent pas, comment les résultats sortiront ?

Avez-vous porté plainte contre eux ?

Cheick Hamala Fofana : Oui, nous avons porté plainte auprès du procureur après qu’ils ont cassé les vitres et déchiré les pneus de nos voitures.

Vous avez eu une réponse à votre plainte ?

Cheick Hamala Fofana : Pour le moment, nous n’avons pas eu de réponse car on l’a déposée il n’y a pas longtemps.

Comme l’entretien tend vers sa fin, alors quel est votre dernier message à l’endroit des Maliens, car ils écoutent aussi les propos des membres de l’AEEM ?

Cheick Hamala Fofana : Bon, nous demandons aux Maliens, notamment, les parents de ces étudiants, de dire à leurs enfants de laisser étudier ceux qui veulent étudier. Nous-mêmes sommes parents d’élèves et aucun parent ne souhaite voir son enfant échouer.

Leur dire aussi que nous sommes ici pour former leurs enfants, mais nous n’accepterons pas que les enfants qui ne veulent pas étudier viennent perturber ceux qui veulent étudier. Il ne faut pas aussi que les étudiants qui veulent travailler se laissent manipuler par ces gens-là.

Vous avez dit que vous allez reprendre les activités le 23 septembre 2020, mais vous ne craignez pas que l’AEEM vienne vous interrompre ?

Cheick Hamala Fofana : En tout cas, nous sommes ici. Mais nous savons qu’ils sont capables de le faire.

Fadiala Dembélé/Stagiaire
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