Soumaïla Cissé a disparu des radars il y a bientôt 180 jours, sans véritables indices. Même ceux qui n’ont jamais soutenu sa politique demeurent confus et perplexes face à une situation qui dépasse l’entendement humain. Depuis le début de la semaine, la nouvelle de sa libération a circulé partout dans le monde. Au moment où nous mettions cet article sous presse, il était à Gao. Lui et une Française ont été échangés contre au moins 180 terroristes détenus.
Un long silence autour du mystère a été nourri et entretenu. Bien vrai que beaucoup de ses sympathisants qui ont du mal à comprendre la situation se battent tant bien que mal pour rappeler l’opinion publique, chaque fois que l’occasion leur est donnée. L’hypothèse des terroristes armés le détenant est exclue. Bien vrai qu’elle sert d’argument dans l’opinion publique, à défaut d’autres pistes concrètes.
Ses quelques compagnons qui ont été libérés pour donner signe d’espoir ont été préparés pour savoir ce qui devait être dit. Certaines situations semblent inimaginables jusque le jour où vous les vivez. Surtout lorsque vous voyez la mort en face et qu’elle vous laisse vivre. Parce qu’une fois que vous traversez de telles situations et vous vous réveillez le lendemain en vous rendant compte que vous êtes toujours en vie, il est évident que votre perception de la vie et des humains changera tant que vous respirez la vie. Tentez d’atteindre le fond de quelqu’un qui a traversé une telle tragédie pour comprendre à quel point vous n’êtes plus dans le même monde en réalité.
Après le départ D’IBK, qui a été même soupçonné de savoir quelque chose sur son enlèvement. C’est la Croix-Rouge qui s’était pointée avec une lettre venant des fins fonds des ténèbres en son nom et pour rassurer sa famille et ses sympathisants. Les ONG sur les champs de guerre ont plus que des missions de sauvetage et d’aide humanitaire. L’histoire de la Croix-Rouge depuis sa création est remplie des cas suspects pour la protection et le convoyage des chefs de guerre, des criminels et tout genre d’individus, entretenus par ceux qui ont toutes les raisons de semer la terreur dans un pays. Ceci n’est pas le sujet du jour.
Si vous discutez avec ses proches politiques, ceux qui ont passé des dizaines d’années avec lui dans les combats politiques, ils vous diront après toute tentative de valider leur argumentation qu’il serait mieux de se limiter aux données officielles, pour sa sécurité. Parce que les oreilles invisibles sont partout et cela risque de transmettre l’information dans les oreilles de ses bourreaux. Ce qui le mettra en danger. Comme s’il n’est pas suffisamment en danger. Cependant, ce sont des données, nourries et entretenues pour couper court à des possibles réflexions du film des événements. Et pourtant, il faut voir comment ceux qui sont tenus de garder le secret dans le milieu de la classe politique malienne, pour se faire quelques aperçus. Il est très courant d’apprendre une guerre de haine, qui a risqué souvent même de mettre en danger la vie d’un homme politique malien, contre un autre, et les voir après comme des frères pleins d’amour, l’un pour l’autre.
L’idée générale inventée par les politologues à deux sous qui nous cassent les tympans dans les médias, est que la politique est faite de jeu d’intérêt. C’est un argument fallacieux, parce que l’égo de l’homme qui qu’il soit, si certaines conditions pour l’humilier ou atteindre à sa vie sont réunies, il se transforme et fera tout pour rendre coup. Surtout un homme politique qui passe le clair de sa vie à tenter de travailler son image : une image qu’il vend en longueur de journée au public. Nos hommes de la classe politique malienne, se maintiennent à travers le chantage. Tu rentres pour manger rapidement. Surtout pour des hommes et des femmes affamés, qui n’ont jamais connu que de situations de misère dans leur vie d’avant. Entre-temps, des dossiers sont montés, préparés et déposés pour t’inclure dans la chaîne d’emprisonnement.
Aujourd’hui, avec la paupérisation de la technologie, ou même la caméra interne de votre téléphone, peut être activée à distance pour vous suivre, personne n’a plus une vie privée. Surtout des politiques qui sont constamment traqués, dans un pays où il est clair que beaucoup pensent dans leurs pantalons qu’avec leurs têtes. Il est très facile de bousiller la vie de couple d’un individu et le détruire totalement par la même occasion.
Chacun utilise les mêmes cris, contre l’autre, pour le voir après sur la même table avec cet autre. Nos politologues ont appelé cela, faire des compromis en politique. Nous l’appelons détenir des preuves qui peuvent bousiller sa vie pour l’obliger à rester dans le même jeu. Soumaïla Cissé est victime de l’intérieur du cercle qui le contrôle. Pas de ses centaines d’experts en politique qui l’ont connu sur ce terrain. Ceux-ci sont des petits apprentis sorciers à la recherche d’aubaine. D’autres le connaissent mieux et connaissent sa vie et son parcours mieux que ses charlatans politiques qui détiennent les trompettes de propagande.
Aucun inconnu sorti de nulle part ne peut faire disparaître un homme de la carrure de Soumaïla Cissé. Nous nous sommes entretenus avec un de ses sympathisants qui l’aime énormément et qui porte beaucoup d’affection pour lui, en dehors des considérations politiques, et ses impressions en conclusion étaient qu’il a toujours eu l’impression que Soumaïla Cissé n’est pas loin et qu’il doit observer tout ce qui se passe actuellement. Ce qu’il ne savait pas peut-être chez l’être humain, est que la raison et la logique ne sont pas les deux sens pour expliquer la phénoménologie de la vie. D’autres sens plus sensibles raisonnent en l’homme et qui sont obstrués par la même raison et la logique. À sa famille, ses proches, ses sympathisants, nous affirmons toute notre compassion et nos prières pour qu’il leur revienne saint et sauf. La réflexion continue…