PolitiqueChronologie des évènements : du coup d’État à la mise en place des autorités de la transition : Le M5-RFP annonce le divorce et savonne le CNSP
Au cours d’une conférence de presse tenue hier, jeudi 8 octobre 2020, au siège de la CMAS, le mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a dévoilé tout ce qui s’est passé entre lui et le CNSP. Il a crié à la transition et invite ses militants à rester mobiliser. Aussi, a-t-il invité certaines autorités pour lesquelles le délai de déclaration de biens a expiré, à se « conformer » à la loi.
Dévoiler tout ce qui s’est passé entre les deux dits « partenaires stratégiques » : le M5-RFP et le CNSP, entre le 18 août jusqu’au début du mois d’octobre. Tel est l’objectif des leaders du mouvement hétéroclite. « Le peuple malien a besoin de plus d’explication, de plus de compréhension par rapport à la mise en place du processus de transition. Beaucoup de choses ont été dites, beaucoup de choses ont été écrites. Mais il faut que nous disions la vérité au peuple malien », a introduit Dr Choguel Kokalla Maiga, président de séance du M5-RFP qui estime que le changement pour lequel ils se sont battus pendant des mois n’est pas arrivé.
Dans la déclaration lue par Ibrahim Ikassa Maïga, le M5-RFP a d’abord salué la lutte du peuple malien, pendant plusieurs mois, pour le changement. Il a, par la suite, dénoncé les pratiques peu orthodoxes du CNPS depuis le début du processus de mise en place des organes de transition. « Le peuple malien est témoin, tous les jours, de multiples manquements à la parole donnée par des officiers sous serment », regrette le professeur d’Université.
Selon le M5-RFP, dans le processus de désignation du président et vice-président de la transition ainsi que dans la nomination du premier ministre et des membres du gouvernement, le CNSP a imposé son choix tout en écartant le M5-RFP.
S’agissant de la nomination du premier ministre, le fait de demander au M5 d’envoyer les CV explique « toute la mauvaise foi » du CNSP. « En réalité, l’occupation d’une telle ou telle fonction dans la transition n’a jamais été un objectif en soit au M5-RFP. Ce qui explique que lorsque la demande de candidature avait été posée, il a été simplement demandé à tout militant intéressé, au sein du M5-RFP qui compose près de 400 composantes, d’exprimer sa volonté. Le nombre de 14 candidatures décomptées se justifie par le fait qu’aucune concertation n’a pas été faite au sein du M5-RFP en quelques heures », explique le parolier qui ajoute que « cet épisode a mis à nu le manque de sincérité dans l’intention déclarée de réserver au M5-RFP, le choix de premier ministre de transition ».
Parlant du gouvernement, le M5-RFP, à travers Ibrahim Ikassa Maïga, a nié sa participation. « Le M5-RFP indique, contrairement à certaines informations relayées par des médias nationaux et internationaux et sur les réseaux sociaux, qu’il n’a pas de représentant dans ce gouvernement dont aucun membre ne peut se réclamer de lui ou prétendre agir en son nom », a déclaré Ibrahim Ikassa Maïga qui affirme qu’aucun ministre ne doit répondre au nom du M5-RFP. Pour ce mouvement hétéroclite, le nouveau gouvernement de Moctar Ouane « n’est porteur ni de la rupture avec l’ancien système ni du changement auquel le peuple malien aspire ». Toujours concernant la formation du gouvernement, en plus de la violation de la loi 052, le M5-RFP dénonce la « quasi absence » des jeunes dans l’équipe gouvernementale. Aussi, il regrette que les profils de nombreux ministres ne correspondent pas aux missions assignées. « le M5-RFP dénonce la mainmise du CNSP sur le gouvernement par le contrôle direct ou indirect de près 2/3 des ministères », a déclaré Ibrahim Ikassa Maiga.
Par ailleurs, le M5-RFP a rappelé aux leaders de la transition que les délais de déclarations des biens ont expiré pour certaines « qu’il invite à se mettre à jour sans délai, conformément aux dispositions légales ».
Le mouvement hétéroclite qui a précisé qu’aucune de ses composantes n’a quitté le navire, a invité ses militants à rester mobilisation pour le changement réel à travers la refondation de l’État.