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ONU sur la situation du Mali : Plus que préoccupante
Publié le samedi 10 octobre 2020  |  Aujourd`hui
Antonio
© Autre presse par DR
Antonio Guterres
Antonio Manuel de Oliveira Guterres
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La situation en matière de sécurité est restée très préoccupante. Les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité nationales et internationales dans le nord et le centre du Mali se poursuivent sans relâche, a alerté l’Onu dans son rapport publié le 6 octobre.
La situation au Mali s’est considérablement détériorée sur fond de manifestations de grande ampleur qui ont fait suite aux élections législatives du 29 mars et du 19 avril 2020 et qui se sont soldées par un coup d’État le 18 août et par la détention de l’ancien Président, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a démissionné par la suite et dissout le Gouvernement et l’Assemblée nationale.

En juin, les manifestations postélectorales se sont intensifiées à Bamako et dans plusieurs autres villes. Elles ont été motivées par la décision prise le 30 avril par la Cour constitutionnelle d’annuler les résultats préliminaires des élections législatives de mars et avril pour 31 des 147 sièges, principalement au bénéfice de candidats de la coalition au pouvoir. Les manifestations ont débouché sur un rassemblement de masse à Bamako, le 5 juin, à l’initiative de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko.

Ainsi la situation en matière de sécurité est restée très préoccupante, les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité nationales et internationales dans le nord et le centre du Mali se poursuivent sans relâche.

Et les opérations antiterroristes internationales se sont poursuivies avec un certain succès, comme le montre l’assassinat du Chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, et de plusieurs membres de son groupe, près de Tessalit, dans la région de Kidal, au début du mois de juin.

A cet effet, la Minusma a continué de fournir un appui logistique à la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel). En fournissant 240 600 litres de carburant, 640 litres d’huile et 12 600 boîtes de ration. En étroite consultation avec la Force, qui a également pris des dispositions pour lui apporter un appui renforcé, conformément à la résolution 2531 (2020).

Les forces nationales et internationales, la Minusma et les groupes armés signataires ont essuyé 84 attaques asymétriques ; 49 % d’entre elles se sont produites dans le nord du Mali : 11 attaques ont eu lieu dans la région de Gao, 9 à Kidal, 7 à Ménaka et 14 à Tombouctou. Le centre du Mali a été le théâtre de 48,8 % des attaques : 33 attaques se sont produites dans la région de Mopti et 8 dans celle de Ségou, soit une augmentation par rapport à la période précédente, au cours de laquelle 30 attaques avaient été enregistrées contre les forces de sécurité et les groupes signataires souligne le rapport de l’Onu qui. “Les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 47 attaques, qui ont fait 108 morts et 201 blessés. Les attaques les plus meurtrières ont eu lieu le 14 juin à Bouka, dans le cercle de Niono (région de Ségou), et le 2 juillet à Gouari, dans le cercle de Bankass (région de Mopti), faisant 27 morts parmi les soldats et 5 disparus à Bouka, et 9 morts et 6 blessés à Gouari. Nous confie le rapport.

Malgré l’action menée par les forces nationales pour renforcer les mesures de protection avec le concours de la Minusma, les civils, toutes communautés confondues, ont continué d’être la cible d’attaques, en particulier dans le centre du Mali.

“Et le 31 août, 343 cas avaient été signalés : 375 civils avaient été tués, 450 blessés et 93 enlevés dans l’ensemble du Mali. Les actes de violence ont donc augmenté par rapport à la période précédente où 293 cas avaient été signalés : 266 civils avaient été tués, 189 blessés et 44 enlevés. Les civils de la région de Mopti ont été les plus touchés avec 165 cas : on a dénombré 248 morts”. Ajoute-t-il

La situation des droits humains s’est détériorée, avec les violations et les atteintes aux droits. Elles sont favorisées par la propagation de l’extrémisme violent, des opérations antiterroristes et la violence communautaire ainsi que par les actes de violence lors des manifestations antigouvernementales à Bamako.

Selon le rapport de l’Onu datant du 6 octobre dernier : “la Minusma a recensé 720 violations des droits humains (377) et atteintes (343), soit 185 de plus que pendant la période précédente, y compris des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (96 victimes), d’autres meurtres (252), des violations du droit à l’intégrité physique ou des atteintes à ce droit (158), des disparitions forcées (5), des enlèvements (58), des actes de tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants (9), des arrestations et détentions illégales ou arbitraires (142), ainsi que de nombreux cas de menaces de mort et d’intimidation, de conscription et de déplacement forcé de civils, de destruction de propriétés publiques et privées et de pillage., 100 blessés et 49 personnes enlevées (48 % de tous les cas concernant des civils) “.

Le nombre de fonctionnaires judiciaires et pénitentiaires déployés dans le nord et le centre du Mali reste faible, ce qui nuit au fonctionnement des tribunaux. L’insécurité a continué d’entraîner l’absentéisme et la réinstallation de huit magistrats dans ces régions. Comme à son habitude, La Minusma a apporté un appui au Gouvernement par des activités de sensibilisation et la fourniture d’équipements de protection pour prévenir la propagation du Covid-19 dans les prisons dans le nord et le centre du pays. La situation humanitaire reste très préoccupante, le Covid-19 aggravant une situation déjà fragile.

Le vide politique est très préoccupant, car il risque de retarder la mise en œuvre de l’Accord et du programme de réformes, qui s’était déjà beaucoup ralentie au cours des mois précédents. L’Onu est prête à accompagner les Maliens dans cette entreprise difficile et invite instamment toutes les parties prenantes maliennes à œuvrer ensemble, dans un esprit de compromis, à l’instauration des conditions nécessaires à une transition consensuelle et inclusive.

Oumou Fofana



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