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Libye, Mali et Sahara, les griefs du président algérien contre le Maroc
Publié le dimanche 11 octobre 2020  |  Yabiladi
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Le président algérien s’investit personnellement dans la campagne promotionnelle du référendum du 1er novembre. Il a prononcé depuis le siège du ministère de la Défense, ce samedi 10 octobre, un discours diffusé par la chaîne Echorouk TV. Devant un parterre de hauts gradés de l’armée algérienne -à leur tête le général Said Chengriha-, le chef de l’Etat n’a pas tari d’éloges sur l’action de l’armée. Dans son allocution, Abdelmadjid Tebboune a abordé les questions internationales prioritaires pour son pays, à savoir la Libye, le Mali, la Palestine et le Sahara occidental.
Sur le dossier libyen, force est de constater que le président a fait l’impasse sur sa «solution des pays voisins», désormais reléguée aux oubliettes par les réunions qui se tiennent au Maroc, en Egypte et en Suisse. En revanche, il a plaidé pour «l’organisation d’élections générales» dans ce pays maghrébin.
«Toute autre solution est une perte de temps» alors que «le cancer gangrène tout le corps», a-t-il diagnostiqué. Les placébos ne suffisent plus. «Réunir cinq personnes par-ci, par-là» ne mène à rien, a-t-il martelé en allusion au dialogue interlibyen de Bouznika de septembre et d'octobre où les délégations du Haut Conseil d’Etat et du Parlement de Tobrouk se composaient chacune de cinq représentants.
Chengriha et les siens applaudissent les passages du discours sur le Sahara
La crise au Mali a constitué une autre pique indirecte d’Abdelmadjid Tebboune en direction du Maroc. Il a rappelé que son pays avait accueilli «les négociations de paix entre le Nord et le Sud, conclues par la signature des accords d’Alger» en 2015. «L’Algérie est le seul pays au monde qui connait parfaitement le Mali. Lorsque personne ne connaissait le Mali, l’Algérie y était présente (…) non pas dans le cadre de plans expansionniste ou idéologique», a-t-il affirmé. «Et maintenant des parties qui n’ont même pas de frontières avec le Mali manœuvrent et conspirent» dans ce pays.
Tebboune a souligné que l’autre priorité internationale de son gouvernement reste le Sahara occidental. Là, le président s’est départi de sa réserve de ton pour pointer directement le Maroc. Il a réitéré ses appels à l’«organisation d’un referendum d’autodétermination, reporté depuis trois décennies», «nommer un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies» et «relancer le processus de négociations entre les deux parties du conflit».
«Pour l’Algérie et tout le peuple algérien avec ses institutions et son armée, la question du Sahara est un cas de décolonisation qui ne sera réglé que par l’organisation d’un referendum (…) Il n’y a pas autre solution.»
Abdelmadjid Tebboune
Les passages du discours du président Tebboune sur le Sahara ont reçu l’adhésion des hauts gradés de l’armée algérienne. Said Chengriha et les siens ont tenu à remercier leur président par des applaudissements à deux reprises. Une ferveur bien moins présente lorsque le président a abordé les autres priorités internationales de son pays, y compris sur la Palestine.
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