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Entre Paris, Bamako et les jihadistes, les contradictions d’un jeu à trois
Publié le dimanche 11 octobre 2020  |  Le360.ma
Algérie
© Autre presse par DR
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La libération de Sophie Pétronin expose au grand jour une divergence majeure entre Paris et Bamako: le Mali a fait libérer l'otage française en négociant avec les groupes jihadistes, ce que la France, présente militairement au Sahel, s'interdit officiellement de faire.



Paris et Bamako sont censés travailler main dans la main, autour de la force française antijihadiste Barkhane déployée au Sahel depuis 2014 (plus de 5.000 soldats). Ils font face à une nébuleuse de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique (EI), qui écument le nord du pays et une zone très vaste entre Mali, Niger et Burkina Faso.

Mais selon plusieurs sources, la France n'a pas été associée à l'opération de libération.

"La France félicite aujourd'hui le gouvernement. Mais est-ce que tout le monde était d'accord sur le prix à payer ? Je ne peux pas imaginer que Paris soit satisfaite de la libération d'autant de jihadistes", relève un chercheur français qui requiert l'anonymat, vu la sensibilité du sujet.




"C'est évidemment très délicat pour la France car il y a une contradiction", estime-t-il. Désormais, "on ne peut plus exclure que des discussions avec les groupes puissent faire partie de la solution" politique globale.

Le dilemme n'est pas nouveau. Début 2020, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait admis vouloir discuter avec des groupes jihadistes et avoir envoyé des émissaires en direction de deux de leurs principaux chefs, le prédicateur peul Amadou Koufa et Iyad Ag Ghaly, leader du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM).

Peu après, le GSIM, affilié à Al-Qaïda, avait accepté le principe à une seule condition: "la fin de l'occupation raciste et arrogante des croisés français".

Depuis, une junte militaire a renversé le président malien. Elle n'a fait aucune communication sur le sujet sinon sur sa volonté de "gagner la guerre". Mais les évènements de la semaine témoignent de ce que les ponts avec le nord du Mali n'ont pas été coupés.

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