La situation des droits humains s’est détériorée, car les violations et les atteintes aux droits sont favorisées par la propagation de l’extrémisme violent, les opérations antiterroristes et la violence communautaire ainsi que par les actes de violence lors des manifestations antigouvernementales à Bamako.
Dans le dernier rapport du Secrétaire général de l’Onu sur le Mali, publiée le 6 octobre 2020, la Minusma fait ressortir des cas de violations des droits humains.
Le rapport recense : 720 violations des droits humains (377) et atteintes (343), soit 185 de plus que pendant la période précédente, y compris des exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires (96 victimes), d’autres meurtres (252), des violations du droit à l’intégrité physique ou des atteintes à ce droit (158), des disparitions forcées (5), des enlèvements (58), des actes de torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants (9), des arrestations et détentions illégales ou arbitraires (142), ainsi que de nombreux cas de menaces de mort et d’intimidation, de conscription et de déplacement forcé de civils, de destruction de propriétés publiques et privées et de pillage.
Comme par le passé, la plupart des violations et atteintes ont eu lieu dans la région de Mopti (359), ainsi que dans les régions de Bamako (202), de Ségou (44), de Tombouctou (32), de Ménaka (28), de Gao (22), de Koulikoro (17) et de Kidal (16). Elles ont été commises par les forces nationales (187), les autorités judiciaires (114), les groupes armés qui ont signé l’accord et le respectent (35), les groupes armés et milices communautaires (260) et les groupes extrémistes (122).
A la suite d’allégations de graves violations des droits humains commises par les forces nationales lors des manifestations à Bamako entre les 10 et 13 juillet 2020, la MINUSMA a mené une mission d’enquête, à l’issue de laquelle, il a été établi que la force spéciale de lutte contre le terrorisme et d’autres composantes des Forces de défense et de sécurité maliennes avaient fait un usage excessif de la force, faisant 14 morts (11 hommes et 3 garçons) et 109 blessés. L’enquête a également conclu que des individus avaient commis des actes de violence.
Mamadou Sidibé
Violations graves concernant des enfants : 230 cas recensés, selon le rapport du SG de l’Onu
Comparativement au précédent rapport du secrétaire général de l’Onu, le nombre de violations graves concernant les enfants, a diminué.
Dans le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu, publié en milieu de semaine dernière, « on dénombre 230 violations concernant 159 enfants, contre 322 violations concernant 219 enfants pendant la période précédente. Si dans la plupart des cas les auteurs n’ont pas été identifiés, 27 violations ont été attribuées au Mouvement arabe de l’Azawad-Coordination des Mouvements de l’Azawad, 19 à la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger, 14 à Dan Nan Ambassagou, 3 à des groupes extrémistes, 2 à des dozos et une aux forces armées maliennes ». Au total, 46 enfants ont été tués et 24 mutilés. Soixante-neuf enfants âgés de 11 à 17 ans ont été recrutés par le Mouvement arabe de l’Azawad-Coordination des Mouvements de l’Azawad (36), la Plateforme (19), Dan Nan Ambassagou (7) et des groupes armés non identifiés (7). La MINUSMA a également confirmé 16 cas d’attaques et de menaces visant des écoles et des hôpitaux.
A noter que la MINUSMA a signalé cinq cas de violence sexuelle liée au conflit concernant trois femmes et deux filles, y compris des viols collectifs et l’esclavage sexuel commis par des groupes extrémistes. Elle a formé 54 agents et agents de police à la gestion des cas de violence sexuelle liés au conflit.