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Equipe du Premier ministre Moctar Ouane : un gouvernement de torchon !
Publié le mardi 13 octobre 2020  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par AS
Le nouveau gouvernement tient son premier conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 6 Octobre 2020. Le nouveau gouvernement de la transition a tenu son premier conseil de cabinet à la primature
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Formé lundi 5 octobre, le gouvernement de 25 membres est aux antipodes du véritable changement réclamé avant et après le coup d’Etat du 18 août. Il reflète la volonté de la junte et des politico- religieux qui ont appelé leurs parents, et amis à la table de la mangecratie au détriment des intérêts supérieurs de la nation malienne. 

«… Car le M5-RFP, sait qu’il n'existe pas de cas dans l'Histoire où le changement a été réalisé par des personnes n'ayant pas participé ouvertement et à visage découvert à la lutte pour le changement, avec tous les risques inhérents à un tel projet». Avec cette prise de position, le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP) est, on ne peut plus clair, écarté. Ainsi, il tenait à prendre à témoin le peuple malien quant à la volonté des autorités de la transition de souiller la victoire du peuple malien chèrement acquise dans le sang. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée la semaine derrière au siège de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’imam Mahamoud Dicko (CMAS). Toujours dans le même souci d’éclairer la lanterne des Maliens, il a indiqué que contrairement à certaines informations relayées par des médias nationaux et internationaux et sur les réseaux sociaux, il n’a pas de représentant dans le gouvernement formé ce 5 octobre, et aucun membre ne peut se réclamer de lui ou prétendre agir en son nom.

On ne vient pas dans un gouvernement pour apprendre à travailler mais pour travailler, dit-on. Ce conseil, à l’intention de ceux qui veulent bien faire, a été foulé au pied à la formation de l’équipe gouvernementale de 25 membres dirigée par le Premier ministre Moctar Ouane. A  l’exception de certains ministres, beaucoup ont du  temps pour se mettre à l’ ‘’école’’ des dossiers et du fonctionnement de l’administration. Alors que des femmes et des hommes qui ont une parfaite maîtrise des dossiers ont été sciemment mis à la touche pour permettre aux protégés des militaires et des politico- religieux de se faire une santé financière sur le dos du peuple malien. Ce temps d’apprentissage dans un pays où tout est prioritaire donnera certainement naissance à d’autres mécontentements et de frustrations qui vont encore conduire des populations flouées par la junte dans la mise en place des organes de transition dans la rue.

Au lieu d’un  gouvernement de serviette dans lequel nos concitoyens allaient se reconnaître avec des femmes et des hommes qui côtoient déjà leur misère et de répondre à ses exigences de refondation de l’Etat du Mali, on s’est trouvé au soir du lundi 5 octobre avec une équipe gouvernementale de torchon aux antipodes des intérêts supérieurs des Maliens. Au grand regret des hommes de changement, elle est constituée de femmes et d’hommes qui vont profiter du sang versé par les victimes des manifestations des 10, 11 et 12 juillet. Celles-ci ont donné leur vie et âme pour l’émergence d’un Mali de justice sociale,  de paix et non d’un retour à l’ordre ancien. C’est vrai que nous sommes tous fils de ce pays et personne ne doit être exclu de la gestion du pays, mais à condition qu’on ne travaille pas dans le dos de ses compatriotes pour des intérêts privés, sordides et haïssables. En  faisant un clin d’œil à des gens qui de près ou de loin n’ont jamais cru au combat et à la victoire du peuple sur la mauvaise gouvernance instaurée par l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui ne se souciait que de la formation de son oligarchie à l’instar d’Alpha Oumar Konaré et d’ATT, c’est faire preuve de trahison.

Autre fait marquant : la mise en place du gouvernement dirigé par le Premier ministre a mis à nu la voracité des militaires, auteur du coup d’Etat du 18 août. A défaut d’occuper tous les ministères régaliens comme certaines sources avaient laissé entendre avant même la formation du gouvernement, ils ont fait la promotion de certains de leurs amis dont les parents sont aussi des porteurs d’uniforme. Il est à rappeler que les ministères de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoire et de la Réconciliation nationale sont occupés par les colonels putschistes (Sadio Camara, Modibo Koné, Maïga et Ismaël Wagé, ancien porte- parole du Conseil national pour le salut du peuple). Il est à déplorer que ce vase communicant serait un danger mortel pour les finances de notre pays déjà éprouvé par les dépenses hasardeuses du régime insouciant d’IBK, préoccupé par les honneurs que les problèmes de son pays.

Porteur de l’espérance de la refondation de l’Etat du Mali, qui ne saurait se réaliser sans des femmes et des hommes acquis au changement véritable pour le bien être de la nation malienne et non pour satisfaire les desiderata d’un groupuscule, le mouvement contestataire dans un communiqué déclare : « Le M5-RFP, fort de l’engagement de toutes ses composantes, sans exclusive, à œuvrer inlassablement pour la réussite du processus du changement, appelle ses militantes, militants et sympathisants à rester mobilisés dans l’attente de ses mots d’ordre pour une rupture véritable avec l’ancien système, pour un changement réel par la Refondation du Mali ».

Yoro SOW

Source : L’Inter de Bamako

 
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