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Au moins 24 personnes, dont 12 civils, tuées au Mali
Publié le mercredi 14 octobre 2020  |  AFP
Libération
© aBamako.com par A S
Libération de la ville de Gao.
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Douze civils, dont deux femmes et un enfant, et au moins autant de militaires maliens, ont été tués dans une double attaque mardi dans le centre du Mali, la plus meurtrière dans le pays depuis le putsch du 18 août.
Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après la libération de quatre otages -- un dirigeant de l’opposition, Soumaïla Cissé, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens -- contre quelque 200 détenus réclamés par les groupes jihadistes, un échange qui n’a donc visiblement pas suscité d’accalmie sur le terrain.

Près de la frontière burkinabé, une position militaire à Sokoura, dans le cercle de Bankass, "a fait l’objet d’une attaque terroriste" dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé l’armée malienne dans un communiqué, faisant état d’un bilan provisoire de "9 morts et des blessés" dans ses rangs.

Le camp "a été attaqué par des terroristes infiltrés", a affirmé à l’AFP une source militaire dans le centre du pays.

Un renfort dépêché sur les lieux mardi matin a ensuite "été victime d’une attaque" combinant l’explosion d’un engin improvisé et une embuscade "au pont de Parou", selon le communiqué.

Douze personnes à bord d’un bus en route pour la foire hebdomadaire de Bankass et qui "suivait le renfort de l’armée" ont également péri dans cette deuxième attaque, selon une source policière."Douze civils ont été tués dont deux femmes et un bébé", a indiqué cette source.

Cette attaque, sur la route entre Bandiagara et Bankass, a fait "12 morts parmi les forains, dont deux femmes et un enfant", a affirmé de son côté Oumar Guindo, un représentant des jeunes basé à Bandiagara.

Du côté de l’armée, le bilan de l’attaque contre les renforts s’établit à "3 morts, 10 blessés" et des disparus.

"Côté ennemi neuf terroristes ont été abattus", a affirmé l’armée, ajoutant que "l’aviation militaire malienne est arrivée sur la zone du pont et a détruit deux véhicules" des assaillants.

"Tous ces bilans sont provisoires", a souligné l’armée, qui subit là ses plus lourdes pertes depuis le putsch qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta.

- Combat de "longue haleine" -

Les attaques asymétriques contre l’armée ont fait 175 morts en six mois, selon les derniers rapports trimestriels de l’ONU.

"L’ennemi est connu et le vaincre est possible", a déclaré vendredi le président de transition Bah Ndaw, en référence aux groupes jihadistes.

"A défaut de gagner tout de suite cette guerre que je sais de longue haleine, nous devons remporter des victoires rassurantes", a-t-il ajouté à l’ouverture du premier Conseil des ministres du gouvernement de transition.

Les colonels qui ont renversé M. Keïta, lors d’un putsch réalisé officiellement sans effusion de sang, se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d’une période de transition d’une durée maximale de 18 mois.

Le président de transition et son vice-président, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, ont prêté serment le 25 septembre.Deux jours après, Moctar Ouane, un ancien ministre des Affaires étrangères et diplomate de carrière était chargé de former le gouvernement de transition, annoncé le 5 octobre.

La semaine dernière, au moins cinq habitants d’un village du centre du Mali, Farabougou, dans le secteur de Niono, avaient été tués par de présumés jihadistes assiégeant leur localité.

Ces violences faisaient suite à l’enlèvement le 6 octobre lors de la foire hebdomadaire du village d’une vingtaine de personnes, dont neuf étaient retenues depuis.

Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l’apparition en 2015 dans cette région d’un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté.

Les affrontements communautaires se sont alors multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé des groupes d’autodéfense, en s’appuyant notamment sur les chasseurs traditionnels dozos.
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