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Lutte contre la corruption : Bah N’Daw met la main à la pâte !
Publié le jeudi 15 octobre 2020  |  le pelican
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Dans son discours d’intronisation, le président de la Transition a insisté sur son engagement à lutter contre la corruption. Les maliens l’attendent de pieds fermes car, ses prédécesseurs avaient fait les mêmes promesses sans jamais tenter de les respecter. Mais Bah N’Daw a décidé de mettre la main à la pâte. Il ne veut pas s’embarrasser avec des fonctionnaires dont la réputation est sujette à caution. Les brebis galeuses doivent s’éloigner du « Mali Koura ». On se méfie des influences pernicieuses et corruptrices. La lutte contre le phénomène doit débuter dans l’équipe de la transition. Elle est sur la sellette car, ils doivent leurs portefeuilles à la lutte héroïque du peuple malien.
Le Président de la transition veut donc faire des exemples. Et cela redonne de l’espoir au peuple qui murmure dans l’attente d’actions concrètes. La pâte pétrie par le CNSP, qui avait encouragé dès son arrivée les poursuites à l’encontre des voleurs de deniers publics, est léguée au Président. Il y met la main, mais la lutte contre la corruption aurait dû commencer par le refus de payer un tribut aussi élevé à des groupes armés, quelle que soit la cause qu’ils défendent.

La démarche de ce gouvernement de Transition semble confuse à cet égard. Certes, il n’a fait que parachever l’œuvre de l’équipe démise manu-militari. Mais le message envoyé ne correspond pas aux ambitions avouées. Peut-être a-t-on voulu faire du populisme en obtenant la libération immédiate du fils prodige. Ce fils, dont la vie n’a pas de prix, a-t-il compris que la nation vient d’être livrée sur un plateau à ses ennemis les plus redoutables ? Pourrait-on continuer à simuler une lutte contre la corruption, tout en choisissant les combats qu’il faut mener ? La question mérite d’être posée puisque ce coup médiatique n’a pas été fait pour beaucoup d’autres otages qui sont encore détenus. Peut-être que leurs vies a un prix que la narine saurait dépasser !

Toutes ces interrogations, sans réponses, nous laissent perplexes quant à la façon dont il faut apprécier la nouvelle chasse aux sorcières que les maliens ont tant espéré eu égard aux dégâts causés par les brigands et aux délinquants à col blanc. Pendant trente ans, la démocratie a constitué un obstacle à la reconstruction de la nation. Elle a vu accroître, à une vitesse exponentielle, tous les vices néfastes. Les démocrates se sont révélés être des ploutocrates sans vergogne. L’impunité, la corruption, le vol, le mépris pour le mérite, sont devenus les nouvelles mœurs.

Si Bah Daw veut bien finir de pétrir la pâte léguée par le CNSP, il doit rationaliser son combat et éviter le populisme.

Dr Moussa Dougouné
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