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Edito : Soumaïla Cissé est-il un homme fini ?
Publié le dimanche 18 octobre 2020  |  Soleil Hebdo
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Le président de l’Union pour la République et la démocratie, Soumaïla Cissé, est donc libre après six mois de captivité dans le grand désert. L’homme, pourtant, semble n’avoir pas trop subi, en tout cas physiquement, pendant sa détention dans «des conditions austères» ainsi qu’il le dit lui-même. Avec son regard espiègle, le sourire malicieux aux lèvres, les dures conditions climatiques n’ont marqué ni son corps, ni son moral. Pendant sa détention, le pouvoir a changé à Bamako. IBK a été déposé par des officiers supérieurs après de longs mois de contestations politiques conduites par le M5-RFP, constitué du FSD (Front pour la sauvegarde de la démocratie dont le principal acteur est l’URD), de la Cmas de Mahmoud Dicko et Espoir Mali Kura, deux regroupements de la société civile qui restent malgré leur ancrage religieux, notamment pour le premier, très politisés. L’ancien candidat à la présidentielle, challenger d’ATT en 2007, puis d’IBK par deux fois, se verrait-il dans ce nouveau paysage politique comme un conquérant sans véritables adversaires lors de la prochaine présidentielle qui devrait être organisée dans un an et demi ? La question est remise sur le tapis et la réponse pourrait varier au gré des événements qui vont survenir tant dans le landerneau politique national, ainsi que dans le déroulement de la transition, et aussi bien au sein des formations politiques. D’abord, l’absence de ténors politiques dans le gouvernement de transition laisse supposer que tous les leaders politiques se préparent pour le prochain round présidentiel. Ce qui est sûr, l’on sait que Modibo Sidibé avait refusé de conduire la transition. Il était devenu, en l’absence de Soumaïla Cissé, l’opposant-vedette qui avait un temps repris du poil de la bête pour se positionner dans la contestation anti-IBK. Il est devenu le leader en vue lorsque le régime s’est montré affaibli. En plus de Modibo Sidibé, d’autres leaders politiques avaient été animés un temps par le dessein présidentiel après-IBK. Au sein du M5-RFP, on commençait vraiment à regretter l’absence de Soumi Champion avec un début de cacophonie née dans les rangs des politiques. Soumaïla Cissé pourrait amener tout ce beau monde à l’harmonie autour de sa personnalité. Mais, aujourd’hui que ce regroupement semble être isolé et affaibli par des égoïsmes internes et le travail de sape de ses adversaires de l’ombre, Soumaïla Cissé pourrait difficilement être le lien dont a besoin le M5-RFP pour constituer un front solide à l’assaut de Koulouba. Outre ce fait, l’opinion nationale voit plus Soumaïla comme un forcené de la politique, un assoiffé de pouvoir. La sociologie politique malienne enseigne que ce genre de personnalité se fatiguera, en vain, dans la recherche du pouvoir suprême. Et pour le cas d’espèce, Soumaïla, qui est considéré par le peuple non comme un martyr, un héros, mais plus comme ancien prisonnier, même s’il n’a pas épuisé toutes ses cartouches dans la conquête de Koulouba, manquerait de chance pour succéder à IBK. C’est un homme fini aujourd’hui qui gagnerait à être sage en prenant sa retraite politique, en abandonnant toute ambition présidentielle. Il ne devrait pas manquer de cette intelligence politique clairvoyante pour comprendre que la refondation du Mali, qui s’est mise en marche après la fin du régime IBK, honnit tout homme politique issu du mouvement démocratique ; à fortiori, le voir occuper le devant de la scène. Or, lui, Soumaïla Cissé, est l’un des derniers symboles de ces années qui ont conduit le Mali là où il se trouve aujourd’hui. L’enfant gâté de la démocratie malienne, ou considéré comme tel, à tort ou à raison, fait partie des responsables de la déconfiture du pays, tant au sein de l’armée que de l’école, deux secteurs qui sont à terre et par où devrait commencer la refondation. Ne plaide pas beaucoup en sa faveur, son passé de ministre de l’Economie et des Finances du président Alpha Oumar Konaré. Autant que sa détention, pendant six mois par des jihadistes, ne saurait l’absoudre des péchés du mouvement démocratique !

Abdoulaye Sega DIABATE

Source : Sud Hebdo
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