Progressivement, l’Elysée semble se ranger à l’idée que les nouvelles autorités maliennes puissent passer des compromis politiques avec les combattants islamistes au nord du Mali Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, JeanYves Le Drian, est attendu à Bamako dans la deuxième quinzaine du mois d’octobre. Il pourrait auparavant passer par Alger. Celui qui a imposé une ligne de fermeté contre les jihadistes du nord Mali, lorsqu’il était ministre de la Défense, a dû revoir ses ambitions à la baisse sous la pression des évènements et des dirigeants malien et algérien. Iyad ag Ghali n’a pas boudé son plaisir lors du retour de ses frères d’armes.
Vendredi soir, le leader du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM, dont AQMI) a organisé une séance de prière collective dirigée par un imam noir, un message pour montrer que son organisation n’était pas seulement patronnée par une élite nord-africaine et touareg.
Le prêche a été suivi par un grand méchoui. Des images abondamment relayées sur les réseaux sociaux où on voit l’ex-rebelle touareg converti au jihadisme partagé son repas et la pause en compagnie de vétérans de la guerre d’Algérie comme Taher Abu Saad, expert en explosifs, Mahamoud Barry, le commandant de la katiba Macina, et Aliou Mahamane Touré, ancien chef de la police islamique du Mujao. Ces images suscitent le malaise chez certains militaires français qui combattent le terrorisme dans la région. Le prix à payer – 204 personnes libérées à la demande du GSIM, dont 24 gros calibres – est lourd pour quatre otages, dont Sophie Pétronin et l’ex-Premier...