Les 18 octobre (hier dimanche) et 24 novembre 2020, le corps électoral guinéen est convoqué pour les tours respectifs du scrutin présidentiel dont les campagnes électorales se sont déroulées à l’intérieur du pays sur fond de vives tensions entre les principaux acteurs politiques de la place. Toutefois, force est de constater que les campagnes électorales se sont déroulées sur fond de vives tensions entre les principaux candidats en lice. A savoir entre les partisans du RPG (Rassemblement du Peuple de Guinée) du Pr Alpha Condé et ceux de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) du Chef de file de l’Opposition extraparlementaire, El hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo.
Au grand dam des activistes et opposants organisés en un mouvement anti-troisième mandat contre le régime en place, dénommé le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), le Professeur Alpha Condé et son Challenger habituel, Cellou Dalein Diallo, sont à la conquête de la confiance de la majorité absolue de leurs concitoyens pour être à la tête de la Guinée durant les six prochaines années. C’est dans cette perspective que les premier et second tours du scrutin présidentiel ont été prévus pour, respectivement, les 18 octobre et 24 novembre 2020 sur toute l’étendue du territoire national et dans un certain nombre de représentations diplomatiques et consulaires guinéennes à l’extérieur dont celle à Bamako couvrant trois pays que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
En effet, pour la circonscription électorale des trois pays de la juridiction diplomatique et consulaire guinéenne de Bamako (Mali, Burkina Faso et Niger), toutes les dispositions prévues par la Loi électorale guinéenne en vigueur ont été prises par la Commission électorale d’Ambassades Indépendante (CEAMI), les services compétents de la Mission diplomatique et consulaire, le Conseil des Guinéens au Mali et les partis politiques participant au présent scrutin présidentiel. Sous l’égide conjointe de l’Ambassadeur Général Fodé Kéïta et du Président de la CEAMI, Lassine Camara, assistés du Consul Namory Magassouba et du Président du Conseil des Guinéens au Mali, El hadj Sitta Camara, tout a été mis fin prêt.
Côté des sièges des Sections des deux principaux partis politiques également, le RPG et l’UFDG, les campagnes misant essentiellement sur la mobilisation, l’éducation et la sensibilisation des militants en droit de voter et la formation des Agents et Délégués se sont déroulées normalement tant à Bamako que dans les autres fiefs respectifs.
Au passage, il est à souligner que, cette année, sur plus de 18.000 électeurs enregistrés à l’issue des dernières opérations de recensement des Guinéens à l’âge de voter, seuls 7000 inscrits pourront probablement se rendre aux urnes pour accomplir leur devoir civique à cette occasion. Cela, pour des diverses raisons auxquelles la CENI (Commission électorale nationale indépendante) guinéenne semblent avoir été confrontée au plan technique. Ce qui entraina une révision en baisse le nombre de Bureaux de vote repartis entre les villes de Bamako, Kati, Kayes, Kangaba, Bankoumana et Touba (pour le Mali) ; Bobo-Dioulasso et Ouagadougou (pour le Burkina Faso) et Niamey (pour le Niger).
Bref, relatif aux préparatifs requis axés sur, entre autres, les opérations de retrait des cartes d’électeurs, les dispositifs sécuritaires, les campagnes d’informations et de sensibilisation à travers les médias maliens, l’entrée en fonction des délégués de la CEAMI et le déploiement sur le terrain des agents de bureaux de vote, les assesseurs, les observateurs et les représentants des partis politiques participant au présent scrutin avec l’acheminement vers les centres de vote, tout s’est passé dans les normes. Du moins, jusqu’au moment où l’équipe de reportage de L’AUBE était de passage au Consulat, à la Chancellerie et aux sièges des partis politiques.
Un scrutin présidentiel à hauts risques
Cependant, si, ici à Bamako, pour les préparatifs et dispositions requis, aucun incident majeur n’a été déploré, force est d’admettre qu’en Guinée, vu la teneur des discours et propos ponctués d’actes de provocations et l’instinct guéguerre frisant le sentiment d’ethno-stratégie à visage découvert même, cette élection présidentielle risque de se solder par une crise politique à haut risque pour ce pays frère et voisin immédiat du Mali et l’ensemble même de la sous-région ouest africaine dont les fondements du jeune processus démocratique risquent fort de s’écrouler comme un château de cartes.