Les examens du DEF 2019-2020 ont suscité l’indignation publique la semaine dernière à cause de la circulation des sujets sur les réseaux sociaux. Ceux du baccalauréat, qui débutent ce lundi matin, font l’objet d’intenses spéculations.
Fortement perturbée par la grève séquentielle de la Synergie des syndicats et la pandémie à Coronavirus, l’année scolaire 2020-2021 a été sauvée de justesse, après un compromis entre cette plateforme et le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). A la suite de cet accord, le département en charge de l’éducation a lancé une opération de sauvetage de l’année scolaire en programmant les examens de fin d’année.
Seulement voilà : les épreuves du DEF, qui se sont déroulées la semaine dernière, ont été marquées par des fuites de sujets, suscitant une vague d’indignation de l’opinion publique. Au point que le ministre en charge de l’Education, qui a pris cette affaire très au sérieux, s’est rendu auprès du Président de la transition, Bah N’Daw, pour s’entretenir avec lui de ce phénomène. Ainsi, dans une interview accordée à l’ORTM, Doulaye Konaté a annoncé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités et sévir contre les éventuels auteurs.
Comme si cela ne suffisait pas, les épreuves du bac que l’on croyait jalousement conservées, semblent également se retrouver sur les réseaux sociaux du moins si l’on en croit certaines sources.
Ces deux situations (la grève des enseignants et la fuite des sujets) mettent en cause, une fois de plus, la fiabilité, des examens de fin d’année au Mali dont la qualité de l’éducation était une référence dans la sous-région, par le passé.
Pour plusieurs observateurs, cette fuite des sujets prévaut dans notre pays depuis plusieurs décennies. Ainsi, ils invitent les nouveaux responsables du » Mali koura » à mener des investigations pour traduire les éventuels auteurs devant la justice. » Nous demandons aux nouvelles autorités d’enclencher une mission commando pour sortir l’éducation malienne de cette pratique lourdement préjudiciable à notre système éducatif et partant, au pays tout entier dont le développement est compromis « , nous assène un parent d’élève, très remonté.
Pour d’autres, l’année scolaire 2019-2020 devrait être ajournée purement et simplement. Les fuites des sujets sont légions au Mali mais cette année, elles ont pris une ampleur sans précédent avec leur diffusion sur les réseaux sociaux. Au DEF, » Les épreuves ont été comme des devoirs pour les élèves. »Le Mali koura » doit commencer par l’ajournement de cette année académique. On doit faire un nettoyage à grande eau au sein de l’administration scolaire et revoir le système éducatif malien « , nous a martelé un autre parent d’élève.
D’autres encore exigent la démission du Secrétaire général du ministère de l’Education nationale qui, selon eux, est à la base de cette fuite massive des sujets des différentes épreuves. » Les autorités de la transition ont pris le train en marche. La fuite des sujets relève des responsabilités du Secrétaire général du ministère. Il doit être démis de ses fonctions « , proclame un parent d’élève.