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L’école en mal : Profonde rupture dans l’éducation des enfants !
Publié le vendredi 23 octobre 2020  |  Le Démocrate
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© aBamako.com par A.S
Education: Lancement des épreuves de baccalauréat
Bamako, le 10 juin 2014. au Lycée Mamadou Sarr. Mme le Ministre de l’éducation nationale, Togola Jacquelline Marie Nana a donné le mardi, le coup d`envoi du Baccalauréat malien, Session de juin 2014.
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La rupture dans l’éducation des enfants est profonde. Elle a pris ses racines et s’est consolidée depuis des générations. Les jeunes ne sont pas violents parce qu’ils ont perdu des repères, ils sont violents parce qu’ils sont nés et grandi dans cette violence sous toutes ses formes.
À travers l’exclusion, la démission des parents qui n’ont pas échoué parce qu’ils sont occupés à faire autre chose, mais parce que la plupart n’ont pas réussi ou n’ont pas fini leur processus éducatif pour se retrouver être responsables de familles et des enfants pour qui, ils n’ont aucune valeurs sociales à transmettre. Nous reconnaissons tous que notre société est malade, mais chacun croit qu’il a échappé à cette maladie.

De la même façon qu’il est plus facile de détruire que de bâtir, par la même occasion les individus ont la carapace dure quand il s’agit de se construire. C’est une dégénérescence sociale, au quelle, chacun tente d’échapper selon sa perception de ce qui est communément appelée réalité malienne.

À la seule différence que l’être humain n’est pas comme un mur de blocs de pierres, qu’on peut casser et reconstruire. C’est un ensemble d’expérience et de mémoires qui forgent sa réalité dans le temps. Nous avons élaboré des modèles basés sur le suivisme pour être à la page du monde dans nos tractations. Et pourtant la base que le reste du monde a mis du temps pour bâtir, nous ne l’avons pas.

Plus de pauvres que jamais. Plus de soldats de réserve que jamais. Nous ne sommes même pas capables de nous nourrir. Nous avons perdu toutes les alternatives pour transmettre des valeurs d’indépendance et d’autonomie individuelle et collective. Les uns se cognent contre les autres. L’école produit la concurrence dans l’ignorance perpétuelle à la place de la coopération et de la transmission de la connaissance en matière de savoir-faire et savoir-être. Nous sommes plus préoccupés par le dernier téléphone ou la voiture de luxe dans le paraître pour des individus qui sont loin d’être productifs et rentables pour eux-mêmes. Les raccourcis dans la course sont devenus les règles du jeu. Les diplômes sont vendus comme des cacahuètes et tout le monde devient spécialiste dans un domaine qu’il ignore complètement.

Personne ne voudrait plus que son enfant devienne agriculteur ou éleveur, alors que les grandes économies qui servent de modèle ont plus d’agriculteurs et d’éleveurs avant de fabriquer des banquiers d’étudiants en marketing, relations internationales ou toutes les autres filières minables qui ne servent qu’abrutir des enfants de villageois qui se croient rentrés dans l’histoire.

Si un pays rate la formation de plus de trois générations, il n’aura que deux possibilités : soit il finira par sombrer dans le chaos social total à cause de sa dégénérescence, soit il récupère ces trois générations de ratés pour les mettre dans l’exploitation intensive enfin de sauver les suivantes, qui sauveront le reste de la chaîne.

Pour le cas du Mali, il faut fermer les écoles supérieures et mettre cette masse de chômeurs qui cultivent la médiocrité, dans les champs pour produire assez enfin de se nourrir et vendre pour la sous-région qui reste également dépendante à plusieurs égards, pour espérer payer de la technologie, former des techniciens et refonder les bases d’une ‘industrialisation dans tous les domaines. Sinon même les cotons tiges, sont fabriqués ailleurs pour être vendus dans une économie de comptoir qui crée plus d’Esclaves.

Cette démarche ignorante de vouloir former des cadres supérieurs, consiste à permettre de créer une société de mafia. Ils ne savent rien faire d’autre que détourner les sous. Alors que nous voyons bien que nous produisons tout ce dont nous n’avons pas besoin et incapables de faire le minimum pour nous-mêmes.

Le Mali a besoin des bons techniciens dans le bâtiment, pour les routes, des bons techniciens en irrigation agricole, des bons techniciens en transformation des matières comme le coton pour ne citer que celui-ci. Au lieu de cela, les familles sont remplies d’étudiants en droit, marketing, relations internationales, des spécialistes de Rousseau, de Kant ainsi que toutes les conneries qui abrutissent et font perdre à l’être ses vraies valeurs culturelles pour être en mesure de se construire et bâtir son milieu social.

Touré Abdoul Karim
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